Suite au mutisme affiché par les pouvoirs publics à l'égard des revendications, l'intersyndicale envisage de poursuivre la protesta. L'intersyndicale de la Fonction publique critique l'action gouvernementale basée sur la subvention des prix de produits de première nécessité. « L'Exécutif ne fait que reculer l'explosion sociale à travers ces subventions. Il reproduit les mêmes pratiques que celles ayant mené à l'explosion en 1988, au lieu de renforcer le pouvoir d'achat des fonctionnaires », déclarent les représentants de l'intersyndicale autonome de la Fonction publique, qui prépare un nouveau mouvement de protestation. Le recours à la subvention des produits alimentaires est qualifié par les syndicalistes « de mesures populistes et électoralistes » dont les conséquences ne sont pas mesurées. L'organisation appelle, dans ce sens, à la prise de décisions réelles pour la consolidation du pouvoir d'achat et la mise en place d'une économie productive. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, les animateurs de l'intersyndicale, composée de sept syndicats de l'éducation (Cnapest, Cla, Satef, SNTE et Ceca), de l'administration (Snapap) et des paramédicaux (SNPEPM), réitèrent leur volonté d'aller vers un nouveau débrayage à partir de la semaine prochaine. L'organisation compte, en effet, organiser une grève de trois jours (10, 11 et 12 février) suivie d'un rassemblement devant le Palais du gouvernement. La décision de poursuivre la protesta fait suite, selon M. Sadli, porte-parole du Satef, au mutisme et à l'indifférence affichés par les pouvoirs publics à l'égard des revendications des syndicats autonomes. Des revendications portant notamment sur l'augmentation des salaires des fonctionnaires, à travers l'abrogation de l'article 87 bis et la revalorisation de la valeur du point indiciaire ainsi que l'ouverture de négociations sur les statuts particuliers et les régimes indemnitaires. L'organisation demande également l'intégration des enseignants contractuels, la titularisation des vacataires et des contractuels avec la création de nouveaux postes d'emploi et l'instauration d'une pension de retraite digne, en harmonie avec le pouvoir d'achat. S'exprimant sur la nouvelle grille des salaires, Mohamed Boukhta, responsable du Cla, affirme que celle-ci « ne sera appliquée ni en février ni en mars ». Selon lui, le gouvernement veut seulement calmer le front social en multipliant les déclarations sur la question.