Actuellement, après que les brèches créées dans le mur par l'armée égyptienne ont été refermées, les choses vont très vite revenir à la case départ. Ghaza : De notre correspondant La grande confusion qui a régné au niveau de la ligne de frontière à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, séparant ce territoire palestinien de l'égypte plus d'une semaine durant, suite à la destruction à l'explosif par des militants du mouvement islamiste Hamas, de plusieurs parties du mur érigé à cet endroit, a pris fin, lundi, par des heurts regrettables entre les forces de l'ordre égyptiennes et quelque 2000 citoyens ghazaouis lors d'une manifestation de protestation contre la « re-fermeture » de cette frontière par les autorités égyptiennes. Ces heurts au cours desquels ont été utilisées des armes à feu et des jets de pierres, se sont soldés par la mort d'un Palestinien de 40 ans et des dizaines d'autres blessés. De l'autre côté du mur, plusieurs soldats et garde-frontières égyptiens ont été également blessés, ce qui risque de retourner le peuple égyptien et ses autorités contre la population ghazaouie qui a besoin, plus que jamais de la sympathie et du support de tous. Le même jour, le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle par la force la bande de Ghaza depuis le mois de juin 2007, avait appelé ses sympathisants à sortir manifester en masse contre le blocus et la fermeture du terminal de Rafah. Dans ce qui a paru être un défi aux autorités égyptiennes, des responsables de ce mouvement, dont Sami Abou Zohri, un porte-parole, ont déclaré que le peuple palestinien ne permettra pas la « re-fermeture » de la frontière. Mais, en contradiction avec ces déclarations, des hommes armés du Hamas, postés près de la frontière à Rafah, ont demandé par haut-parleurs aux manifestants de quitter les lieux. Selon des témoins, le calme a régné sur les lieux en début de soirée. De son côté, l'Autorité palestinienne a fermement condamné l'attaque des milices du Hamas contre la police égyptienne. La ruée massive de près de 700 000 personnes (près de la moitié de la population de la bande de Ghaza) sur le territoire égyptien a fait suite, il faut le rappeler, à l'imposition par Israël d'un blocus général sur ce territoire, étroit et pauvre victime d'un embargo partiel depuis des années. Le point culminant du blocus israélien a été la privation de la bande de Ghaza de carburant, ce qui l'a plongée, durant trois nuits de suite, dans l'obscurité la plus totale et mis en danger de mort des centaines de malades hospitalisés dans les différents hôpitaux, dont la prise en charge nécessite des appareils qui ne peuvent fonctionner en cas de coupures de courant électrique. Actuellement, après que les brèches créées dans le mur par l'armée égyptienne aient été refermées, les choses vont vite revenir à la case départ. Les stations d'essence sont toujours fermées. Le mazout égyptien qui se vend aussi cher que celui importé d'Israël, en jerricans sur les bordures des routes, ne peut en aucune manière résoudre le problème du manque de carburant. Les coupures de courant, d'un minimum de 12 heures par jour, risquent de devenir beaucoup plus importantes dans les prochains jours car Israël refuse toujours de fournir à la bande de Ghaza les quantités suffisantes en carburant.