« Nous oeuvrons pour donner un contenu réel aux grands chantiers de réforme initiés par le président de la République et non crier au troisième mandat en se limitant au slogan ». « Etant, pour cette période, à la tête de l'Alliance présidentielle, nous avons une responsabilité par rapport au bon fonctionnement des APC », a déclaré Chiheb Sedik, dépêché par la direction du RND pour animer la journée d'étude, organisée hier à l'hôtel El Mouahidine, au profit des élus locaux du parti. Une rencontre, selon le coordinateur local, Kada Benatia, élargie à d'autres militants. S'exprimant au nom du secrétaire général du RND, M. Chiheb a suggéré aux responsables locaux de se rapprocher des autres formations de l'Alliance pour « voir les problèmes de fonctionnement qui se posent dans certaines APC, afin de les régler. » Sur le même registre, la direction du RND a appelé ses élus locaux à « éviter de se constituer en facteur de blocage car ce sera le citoyen qui en pâtira. » M. Chiheb, avouant les défaillances passées malgré les choses intéressantes qui ont été réalisées, a considéré que « les besoins et les ambitions de la population sont immenses. » Cette raison est, selon lui, suffisante pour que les élus votent favorablement les budgets et les délibérations qui ont une incidence positive sur la vie du citoyen. « Il faut au contraire voter non pour les dépenses superflues, comme c‘est le cas de certains travaux dits d'embellissement, alors que la population a des priorités plus urgentes, des dépenses fastueuses inutiles, etc. », nuance cependant cet ancien maire, parlant des APC où son parti est minoritaire. Agissements néfastes « Les élus minoritaires ont des droits mais aussi le devoir de s'opposer démocratiquement, en fonction des textes réglementaires, contre des agissements néfastes, comme la corruption qu'il faut combattre aussi à la base et revendiquer la transparence, car l'opacité est toujours synonyme de doute chez le citoyen. » L'orateur a énuméré, en les explicitant, les « 10 commandements » prônés par le RND et qui constituent une véritable charte de l'élu pour redonner espoir aux gens en citant le phénomène des harraga qui, dit-il, « nous a mis à nu », parlant sans doute de la classe politique et des gestionnaires de la chose publique. « Nous oeuvrons pour donner un contenu réel aux grands chantiers de réforme initiés par le président de la République et non crier au troisième mandat en se limitant au slogan », déclare-t-il en outre comme pour se démarquer légèrement de la course à l'allégeance, en prônant des actions concrètes. « Malheureusement, le constat est que beaucoup de bonnes idées ont été réduites à l'état de slogans », constate-t-il en plaçant son parti à la tête des formations qui essayent d'inculquer dans les esprits le concept de gouvernance. Pour preuve de réalisme dans la gestion, il rappellera que sur 14 amendements proposés par le RND, pour la loi de finance, 8 ont été retenus, contrairement à d'autres qui ont proposé des dizaines, en vain. « Un maire est comme un chef d'entreprise », estime-t-il en outre, par opposition au populisme prôné par d'autres formations et pour mettre en avant l'idée d'une responsabilité dans le développement économique des collectivités locales, l'économique étant le cheval de bataille de la formation de Ahmed Ouyahia qui se replace, après la débâcle de 2002, en 2ème force politique avec 420 APC acquises (7 à Oran sur 26) ainsi que 10 APW. A Oran, selon M. Benatia, le nombre des militants est passé de 1 500 à 7 800 après les dernières élections. Aussi, en attendant un regroupement entre parlementaires et élus locaux, proposé à l'échelle régionale, des assemblées générales avec la population sont requises car, estime-t-on au RND, « rien ne vaut le contact direct car les rapports administratifs sont souvent déformés par le spectre de la bureaucratie. »