Le tête-à-tête, qui a eu lieu lundi 4 février entre le secrétaire général du ministère de l'Education nationale et le bureau national du Cnapest, n'a pas ébranlé la détermination de ce syndicat à rejoindre la grève décidée par l'intersyndicale de la Fonction publique pour les 10, 11 et 12 février. Cela en dépit des engagements pris par le ministère de l'Education nationale relatifs aux « réserves » qu'a émises ce syndicat par rapport au projet de statut particulier de l'enseignant. Deux points étaient à l'ordre du jour de la rencontre de lundi dernier : le statut particulier de l'enseignant et la grève. Pour le premier point, le Cnapest a déjà rejeté une première mouture de ce projet de statut. « Celle-ci a été corrigée pour donner lieu à un deuxième projet de statut et remis au Cnapest le 27 janvier dernier », a indiqué hier Ali Lemdani, président du syndicat, lors d'une conférence de presse tenue au siège de Snapap à Belfort. Mais le Cnapest regrette que certaines de ses propositions n'aient pas été prises en considération dans cette deuxième mouture. « Nous avons alors envoyé une correspondance au ministère de l'Education en émettant des réserves contre celle-ci (la deuxième mouture) », indiquera M. Lemdani. Et à ce titre, poursuivra-t-il, « des engagements ont été pris par le ministère de l'Education, notamment sur la classification, les fautes, le mouvement exceptionnel, la transparence dans le mouvement, la promotion des enseignants et les affectations ». Sur ce, le Cnapest prend acte de ces amendements, précisera M. Lemdani, et compte les suivre minutieusement et attentivement durant leur cheminement jusqu'à leur finalisation et l'élaboration du statut final. « Les enseignants resteront mobilisés jusqu'à leur aboutissement », a-t-il ajouté. M. Lemdani exhorte la tutelle à défendre au gouvernement les revendications émises dans la deuxième mouture de statut de l'enseignant. Mais pourquoi alors une adhésion du Cnapest à la grève décidée par l'intersyndicale ? Pour ce syndicat, il reste un autre contentieux à régler avec les pouvoirs publics. Il regrette de ne pas avoir été associé dans l'élaboration du régime indemnitaire ni dans la confection des nouvelles grilles de salaire. « Nous sommes lésés », dira M. Lemdani qui suggère d'ouvrir de véritables et responsables négociations afin d'éviter l'escalade de la contestation des fonctionnaires. Pour lui, les pouvoirs publics s'obstinent toujours à ne pas négocier avec les véritables syndicalistes. Et ce comportement des pouvoirs publics « c'est l'expression de la non-reconnaissance des partenaires sociaux représentatifs et de la société civile », regrette-t-il. M. Lemdani estimera, par ailleurs, que « la future augmentation salariale ne permettrait pas un rattrapage du pouvoir d'achat. Cette augmentation a été rattrapée par l'inflation galopante ». Et pour ce qui est de la prochaine grève, M. Lemdani s'engage à assumer ses responsabilités à rattraper les retards durant les vacances de printemps. Il considère que « cet élément de service minimum n'est pas un obstacle à nos revendications légitimes ». « Nous sommes prêts à répondre au souci de la tutelle pour peu que celle-ci prenne en considération nos réserves par rapport au statut et être associé dans le régime indemnitaire. Ceci en rappelant que nous sommes une partie de l'intersyndicale », a-t-il tranché. La grève à laquelle a appelé l'intersyndicale à partir du 10 février sera suivie d'un rassemblement des cadres syndicaux devant le Palais du gouvernement.