Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, a invité hier les chercheurs spécialistes en agronomie à faire une évaluation du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR). Le ministre qui s'exprimait lors des premières assises de la recherche scientifique qui se tiennent au complexe touristique le Grand bleu, à Tipaza, a expliqué qu'un diagnostic de ce dispositif devenait nécessaire sept ans après son lancement afin d'envisager une nouvelle phase. « Le PNDAR doit connaître une évolution qualitativement supérieure. Nous attendons de cette rencontre qu'elle soit mise à profit pour évaluer les impacts du PNDAR et porter un regard prospectif sur le développement de notre agriculture à la lumière des nouveaux défis qu'elle aura à relever. A cet égard, je citerai, entre autres, les changements climatiques, le développement des agrocarburants et l'instabilité chronique du marché mondial des produits agricoles », a-t-il dit en substance. Le PNDAR a été lancé en 2000 par les pouvoirs publics et s'enorgueillit de promouvoir une utilisation rationnelle des ressources naturelles, humaines et financières. Le ministre avait affirmé dans des déclarations précédentes que cette politique agricole a nécessité des financements qui ont atteint les 340 milliards de dinars entre 2000 et 2007. La valeur de la production agricole nationale a atteint les 9 milliards de dollars, mais l'Algérie reste largement dépendante des importations pour couvrir ses besoins pour certains produits dont le lait et les céréales. La recherche appliquée doit aller dans le sens d'une amélioration de la production agricole nationale pour arriver à l'autosuffisance, a d'ailleurs avancé M.Barkat en relevant qu'il y va de notre sécurité alimentaire. « Nous devons produire ce que nous consommons et réduire notre dépendance alimentaire », a lancé Saïd Barkat aux 500 participants des assises. L'Algérie dont la facture alimentaire a frôlé les 5 milliards de dollars (4,82 milliards de dollars en 2007 en hausse de 27% par rapport à 2006) aura de plus en plus de problèmes à s'approvisionner sur le marché international. Et de citer l'exemple du blé dont les cours enregistrent une envolée spectaculaire dans les marchés boursiers. « Ce qui nous fait peur, c'est qu'un jour même avec nos pétrodollars on ne pourra pas acheter du blé et on ne nous vendra pas du blé », a-t-il averti. Pour lui, la communauté scientifique algérienne doit travailler de concert avec les agriculteurs pour y remédier. « Les chercheurs doivent sortir de leurs laboratoires et aller sur le terrain », a-t-il souligné encore. Il a rappelé que 1% du budget national est consacré à la recherche scientifique et au développement technologique depuis la promulgation de la loi d'orientation relative à ces domaines. Il a indiqué dans le même sillage que l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA) dispose de près de 200 chercheurs qui sont à pied d'œuvre sur 111 projets inhérents à la recherche agronomique. Les assises de la recherche agronomique dont les travaux ont commencé hier se poursuivront aujourd'hui et demain.