L'agriculture a besoin plus que jamais des acquis de la recherche agronomique. C'est le moins que l'on puisse dire. Comment donc arriver à faire de cette recherche un élément clé pouvant booster le secteur agricole ? C'est la question soulevée, hier, lors des premières assises nationales de la recherche agronomique, qui se tiennent au centre touristique " Le Grand bleu "de Tipasa jusqu'au 12 février en cours. Organisée par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) sous le thème " Pour une recherche agronomique au service du développement durable ", cette manifestation a réuni pas moins de 500 participants représentant les différents segments du secteur agricole.C'est aussi une occasion de discuter de la manière de mettre en pratique les dispositions de la récente loi d'orientation sur la recherche scientifique qui prévoit une redynamisation de la recherche afin de rendre ses résultats palpables sur les différents secteurs économiques. L'Agriculture a justement plus que jamais besoin des résultats de la recherche d'autant plus qu'elle fait face à des facteurs internes et externes, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en matières premières sur les marchés internationaux. Le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, dans son allocution, à l'ouverture des assises , a appelé à une évaluation "exhaustive" du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR), soulignant la nécessite d'une meilleure prise en charge des problèmes de l'agriculture et du monde rural. Le secteur agricole a enregistré, depuis le lancement du Plan en 2000, une croissance annuelle de 8% et représente désormais environ 10% du PIB, a déclaré en 2006 M. Barkat. La valeur ajoutée de la production agricole avait atteint en 2005 quelque 624 milliards de dinars (8,4 milliards de dollars), a-t-il ajouté. Le ministre a également appelé les chercheurs à s'orienter davantage vers une recherche appliquée qui fera participer les premiers concernés à savoir les agriculteurs. De leurs côté, les chercheurs de l'INRA remarquent que le schéma directeur de développement agricole est orienté, essentiellement, vers l'intensification des céréales, le développement de l'arboriculture fruitière et viticole ainsi que les fourrages via la réduction de la céréaliculture et la résorption de la jachère que ce soit en zones favorables ou marginales. L'extension du réseau d'irrigation et la gestion efficace et efficiente de l'eau ainsi que la protection et la valorisation des zones de montagne et steppiques constituent des priorités nationales. Ces orientations impliquent que la céréaliculture pluviale sera limitée au niveau des zones les plus appropriées, un regain d'intérêt à l'irrigation d'appoint et totale, facteur essentiel permettant à la fois d'augmenter la production agricole et d'assurer la sécurité alimentaire, et le développement des élevages. L'arboriculture (l'olivier et les agrumes) constitue également des axes prioritaires. L'olivier, connu pour sa tolérance aux conditions extrêmes occupera sans doute les zones les moins favorables tandis que les agrumes occuperont, les zones les plus favorables. La protection des écosystèmes steppiques et montagneux est également considérée stratégique. Dans ce contexte, il est prévu, d'une part, de protéger et de procéder à l'extension et la valorisation du patrimoine forestier et d'autre part, de développer l'agriculture de montagne en privilégiant l'arboriculture et l'élevage. Quant aux zones steppiques, la régénération des parcours et leur préservation ainsi que la lutte contre la désertification sont les principales orientations prévues dans ce cadre.Autrement dit, les acquis de la recherche dans ces domaines là s'avèrent très précieux pour le secteur de l'agriculture. La maîtrise des facteurs naturels est conditionnée par une connaissance parfaite de la nature des régions et de leurs spécificités climatiques et autres.