Swing ! Qui n'aimerait pas s'essayer à quelques pas de danse. Le Centre culturel français d'Alger s'est approprié ce genre que l'on a tendance à oublier, en battant le rappel des meilleurs swingueurs, du Petit Orchestre Swing de France. Ce fut tout bonnement mémorable la soirée de lundi. Rien que pour le prouver, cette salle de spectacle remplie, obligeant les organisateurs du CCF à installer des sièges en dehors de la salle et d'ouvrir la porte. Le public en est sorti tout groggy, bien que la posture qui lui est offerte ne permet pas de réels mouvements. Le trio de musiciens, Alain Wilsch, Laurent Zeller et Gilles Parodi reprendront des ballades que les moins de vingt ans ne connaissent pas, en y apportant leur touche. Chaque morceau fut un émerveillement des sens et les spectateurs y ont adhéré. Ils se surprendront en train de fredonner quelques airs en claquant des doigts. La lumière en rajoute aussi : quelque peu tamisée, elle favorise une atmosphère intimiste. « C'est fantastique », le mot bien senti lancé au tout début par le violoniste Zeller qui a la faconde facile, peut s'appliquer à tout le répertoire repris. « Le choc thermique » qu'ont appréhendé les musiciens s'est transformé en de réels sentiments pour Alger et ses habitants à l'abord facile. La découverte de la ville par les manouches des temps modernes ne les a pas laissés indifférents. Pourtant, point de ringardise dans ces ballades du groupe qui ressuscite les morceaux datant pour la plupart de l'après Première Guerre mondiale. Ainsi, « le Petit Orchestre Swing de France » remet au goût du jour le jazz français à cordes bien particulier « en reprenant les grands thèmes des chansons d'après-guerre. » Point d'attache : le jazz swing français de Django Reinhardt et de Stéphane Grappelli. Seule la passion a réuni ces musiciens. La distance géographique s'abolit d'elle-même au profit de la passion. Quand on en est tarabusté, rien ne compte. Les musiciens feront des passages dans plusieurs villes du monde. Partout où ils vont, le public prend corps avec leur musique.