Le film There will be blood, fresque épique de l'Américain Paul Thomas Anderson, huit fois nommé aux Oscars, fait figure de favori pour l'Ours d'or de la 58e Berlinale ; alors que la moitié des films en compétition ont déjà été dévoilés lundi. There will be gold, estime le quotidien allemand Der Tagesspiegel, promettant un prix à l'acteur Daniel Day-Lewis pour son époustouflante interprétation d'un violent magnat du pétrole. L'acteur croule déjà sous les récompenses : après un Golden Globe décerné à Los Angeles à la mi-janvier et un Bafta britannique reçu dimanche, il a toutes les chances de remporter un deuxième Oscar — dix-neuf ans après celui décroché avec My left foot — lors de la cérémonie prévue le 22 février. Lundi, alors que dix films ont été projetés sur les 21 en lice pour l'Ours d'or remis à la clôture du festival (7au17 février), le film d'Anderson était favori dans les critiques internationales compilées par le magazine professionnel Screen. Sur les neuf journalistes interrogés, quatre ont jugé le film « excellent », un qualificatif absent du reste du panel, quatre autres l'ont trouvé « très bon ». Le mélodrame chinois In love we trust de Wang Xiaoshuai et la poétique fiction mexicaine Lake tahoe de Fernando Eimbcke figurent eux aussi, tout en haut du même classement. Le quotidien allemand Tagesspiegel met lui aussi le film de Paul Thomas Anderson suivi par Lake Tahoe, en tête des films préférés de six critiques spécialisés de la presse allemande. « Je ne vois que There will be blood comme Ours d'or évident à ce stade de la compétition », a renchéri lundi Jean Roy, critique de cinéma au quotidien français L'Humanité et ex-délégué général de la Semaine de la critique au Festival de Cannes. Pour le prix d'interprétation féminine, circulent les noms de la Britannique Tilda Swinton, impressionnante dans le rôle d'une femme en pleine dérive alcoolique dans Julia d'Eric Zonca et ceux des Finlandaises Outi Mäenpää et Ria Kataja, à l'affiche de Black ice, signé par Petri Kotwica. Toutefois, Julia a été sévèrement jugé par la presse internationale, qui il a souvent jugé trop long, outrancier et peu convaincant. Chaleureusement accueillie lundi, l'émouvante fiction allemande Cherry blossoms-Hanami de Doris Dorrïe, qui mêle le deuil et l'exil, promettait de rejoindre les favoris. Son acteur principal Elmar Wepper faisait déjà figure de challenger de Daniel Day-Lewis pour l'Ours d'argent du meilleur acteur, tout comme l'Iranien Reza Naji, à l'affiche de The song of sparrows de Majid Majidi. En revanche, certains films en compétition ont reçu un accueil plutôt tiède : le très dur Gardens of the night de Damian Harris, relatant l'enlèvement de deux enfants par des pédophiles, a rebuté une partie des critiques. Grâce au jeu de Penelope Cruz jugée très naturelle, Elegy de l'Espagnole Isabel Coixet a séduit les journaux spécialisés américains comme Hollywood Reporter et Variety, mais il a laissé indifférents les critiques allemands recensés par le Tagesspiegel.