La 58e Berlinale a crée la surprise en « esquivant » les favoris et en optant pour le politique. Alors que les critiques avaient élu There will be blood de l'Américain Paul Thomas Anderson comme favori cette année, voilà que le jury de la 58e Berlinale en a décidé autrement. Sa plus haute récompense a été attribuée, samedi dernier, à Troupe d'élite du Brésilien José Padilha. Il s'agit d'un film violent dont le thème est la lutte antidrogue d'une police corrompue dans les favelas de Rio. There will be blood ne repartira pas les mains vides puisqu'il obtiendra tout de même un Ours d'argent pour la meilleure mise en scène. En parallèle, le Prix du jury a été attribué au documentaire de l'Américain Errol Morris, Standard operating procedure qui a enquêté sur les sévices commis par l'armée américaine à la prison irakienne d'Abou Ghraïb. De nombreux spécialistes estiment que de tels choix marquent le retour aux racines de la Berlinale dont la vocation est de défendre des œuvres porteuses de messages politiques. D'autres y voient simplement la marque du président du jury, le cinéaste franco-grec Costa-Gavras. Ce dernier a, en effet, réalisé plusieurs films politiques, dont Z (1969), qui avait pour thème la dictature des colonels en Grèce, et Missing (1982) qui revenait sur le rôle des Etats-Unis dans le coup d'Etat du général Pinochet au Chili en 1973. De nombreux critiques ont visé la Berlinale de cette année pour sa compétition « avare en nouveaux talents », ainsi que pour son manque d'audace et le trop grand nombre de réalisateurs célèbres. There will be blood en est l'exemple type avec plusieurs prix et huit nominations aux prochains Oscars. Mais quoi qu'il en soit, la Berlinale est finie. Les yeux se tournent désormais vers la grande soirée de récompenses du 7e art, les Oscars, dont la cérémonie aura lieu dimanche prochain à Hollywood (USA). Là encore, on peut s'attendre à des surprises !