La disparition progressive et bientôt irréversible du couvert végétal, par endroits, et la raréfaction drastique des aires de pacage hypothèquent sérieusement l'avenir. La sécheresse qui continue de sévir, au grand dam des propriétaires de bétail, à travers une bonne partie des Hauts Plateaux de l'Ouest fait peser sur l'activité pastorale une menace qui augure de bien sombres perspectives pour la corporation, malgré les mesures de substitution adoptées par les organismes locaux en charge du volet élevage, jugées insignifiantes et de peu de portée eu égard à la gravité de la situation et l'imminence d'une faillite dont les prémisses se font déjà sentir. Au niveau de la Chambre de l'Agriculture de la wilaya d'El-Bayadh, par la voie de M. Tayeb M., évoquant le quota d'aliment du bétail mis à la disposition des éleveurs dans le cadre de dispositions d'urgence pour préserver la ressource animalière, le ton n'est plus à l'optimisme devant la tournure alarmante développée par ce segment économique. La disparition progressive et bientôt irréversible du couvert végétal, par endroits, et la raréfaction drastique des aires de pacage hypothèquent sérieusement l'avenir de cette branche dont tirent leurs revenus les deux tiers de la population. N'hésitant point à qualifier le secteur de moribond, il dira que celui-ci est désormais admis en phase de réanimation et maintenu sous perfusion en attente de son naufrage irrémédiable qui ne saurait tarder, si une évaluation objective n'est pas appréhendée dans l'immédiat pour mettre en place des mécanismes salutaires d'assistance de nature à le prémunir des effets dévastateurs du manque de précipitations et garantir sa pérennité. Cette disette prolongée a eu raison de bon nombre de petits éleveurs, contraints sous l'effet conjugué du dessèchement persistant et de l'inanité des alternatives offertes de faire leur deuil du seul moyen de subsistance ancestral dont ils pouvaient disposer, pour se morfondre dans la précarité à la périphérie des ensembles urbains. Disette Ceux qui tiennent, coûte que coûte, à perpétuer cette seule occupation, le font au prix d'inévitables souffrances, sans être assurés en retour de voir pointer des jours meilleurs à l'horizon. Sacrifiant une partie de leurs troupeaux pour nourrir le reste, les coûts en progression constante de l'aliment du bétail promettent, à la longue, de réduire à une peau de chagrin des troupeaux imposants qui faisaient se soulever un écran de poussière sur leur passage. La majorité des 772 éleveurs inscrits pour obtenir le rendez-vous qui leur permettra de se présenter auprès de l'ONAB, l'unique centre de livraison de la wilaya, à Bougtob, pour enlever à leurs frais les quantités d'aliments destinés aux bêtes, à raison d'une livre par jour et par bête et à raison de 1 500 DA le quintal, au lieu des 2 400 sur le marché parallèle, pour pallier durant un mois uniquement à l'absence de pâturage, restent sceptiques. Car, en plus de ne disposer d'aucune possibilité pour être fixés sur la cargaison d'orge réellement servie, le produit étant chargé en vrac directement sur les bennes des camions affrétés, ils se retrouvent avec les agents des impôts aux trousses, leur intimant l'injonction de s'affranchir des taxes dues aux titres du seul bien déclaré qu'ils prennent tant de mal à entretenir.