Des heurts opposent chaque jour les propriétaires animaliers transhumants aux éleveurs locaux, et le conflit n'est pas prêt d'être circonscrit. Les réserves pastorales et les zones boisées situées dans les communes de Kef Lahmar et Tousmouline subissent le déferlement sans précèdent d'immenses troupeaux d'ovins, à la recherche de pâturages, qui entraînent sur leur passage la dégradation du couvert végétal reconstitué au prix de plusieurs années de labeur et de contributions financières colossales. Se déplaçant du sud-ouest, où ils ont transhumé pendant une partie de l'hiver, des centaines de cheptels de la taille de la ressource animalière de la wilaya d'El-Bayadh sillonnent, depuis cette semaine, les milliers d'hectares mis en défens par le HCDS, la Générale des Concessions Agricole et la Conservation des forêts, emportant dans leur sillage les espèces fourragères récemment introduites dans la steppe et causant des dommages irréversibles au milieu que les organismes spécialisés tentent de soustraire à la désertification. Contraints de partir vers des parcours plus hospitaliers pour leurs bêtes, devant la réduction drastique des aires de pacage qui sévit dans la région et les coûts exorbitants de l'aliment du bétail, les éleveurs de Djelfa et Laghouat ont opté pour le transport, par convoi entier, de leurs troupeaux au plus près des espaces qui conservent encore quelques herbages. Conflit Le circuit qui doit les mener à l'Est du pays traverse les périmètres protégés des hautes terres que les pastoraux naïlis, soucieux uniquement de la survie de leur activité ancestrale, ont envahis pour faire paître les milliers de têtes de moutons qu'ils traînent derrière eux. Les instruments légaux à la disposition des collectivités locales pour préserver de la dégradation les terres mises en défens restent inopérants et de peu d'effets sur la disparition systématique des pacages. Des heurts ayant pour origines les empiétements des troupeaux sur ces surfaces exclues opposent chaque jour les propriétaires animaliers transhumants aux éleveurs locaux, et le conflit n'est pas prêt d'être circonscrit.