Le siège de l'APC de Oued Athménia a été, hier, en tout début de matinée, la cible de centaines de citoyens, qui s'y sont regroupés pour protester contre « leur élimination des listes des 74 bénéficiaires de logements sociaux, publiées par voie de presse le même jour et affichées sur les façades de certains immeubles ». Se disant « indûment écartées de ladite attribution », de nombreuses personnes ont tiré à boulets rouges sur la commission de base que préside le chef de la daïra de Chelghoum Laïd. Laquelle commission « aurait délibérément cautionné le favoritisme et l'arbitraire aux dépens des démunis et des demandeurs dont la précarité sociale est avérée », ont martelé les citoyens que nous avons abordés. Résidant à Oued Athménia depuis une trentaine d'années, Abdelhak Guidoum, père de cinq enfants, jure par tous les saints « avoir demandé un logement social depuis plus de 20 ans, mais sans succès ». Il est tout de go interrompu par une personne handicapée (unijambiste), un certain Foudil M., qui nous a affirmé lorgner, depuis 1987, un logement décent. Aux environs de 14 h30, l'APC, désertée par son personnel, est toujours assiégée par les manifestants qui, face à la fuite en avant des responsables de la daïra et de la commune, nous ont déclaré « exiger mordicus la présence du wali ». Mouled L. et Khodja C. affirment à leur tour que « 85% des bénéficiaires seraient pistonnés et seraient à l'abri du besoin ». A l'heure où nous mettons sous presse, les assaillants, sous l'œil vigilant des éléments de la gendarmerie nationale, continuent à camper sur leur revendication initiale, à savoir l'annulation des listes décriées.