Tout récemment, le P/APC d'une commune proche du Chef-lieu de wilaya nous confiait qu'il n'a pu trouver de terrains pour la construction de 80 logements sociaux et d'autres projets socio-éducatifs et culturels. L'inquiétude de la population et de ses représentants est d'autant plus grande qu'un vaste espace, de surcroît agricole, a été cédé au nouveau pôle universitaire pour la réalisation de terrains de sports et autres. Qui incriminer dans ce cas ? Les agences foncières dissoutes, les assemblées élues ou les vrais décideurs ? Toujours est-il que la situation est grave et nécessite une véritable stratégie pour protéger ce qui reste du foncier urbain et sauvegarder les terres agricoles ainsi que le patrimoine forestier. Plusieurs surfaces agricoles ont déjà été expropriées pour les besoins du tronçon de l'autoroute qui traverse la plaine du Cheliff, sur une longueur de 53 km. 300 hectares qui abritent des exploitations agricoles, situées sur la périphérie de Chlef, de Ouled Fares et de Chettia, ont connu le même sort après avoir été affectés aux secteurs de l'habitat et de l'enseignement supérieur. 8 ha d'une forêt de pins située entre le centre de Chlef et l'agglomération de Haï Nasr, viennent d'être transférés à l'urbanisme pour des projets administratifs, en particulier des sièges de directions de l'exécutif et des équipements culturels. Désordre La décision nous a été confirmée par des sources sûres qui précisent que l'aval a été donné par une commission interministérielle composée des secteurs concernés (les ministères des Forêts, de l'Intérieur et de l'Agriculture). La consommation effrénée du foncier, souvent de manière désordonnée, risque de ne pas s'arrêter là, compte tenu de la demande croissante en matière d‘infrastructures de base. Certains aménageurs, architectes et anciens élus estiment que les études techniques faites par des experts au lendemain du séisme d'octobre 1980 préconisaient l'extension de la ville vers le Sud (région de Sendjas). « Le terrain y est non seulement solide et accessible, mais en plus, il n'est pas à forte potentialité agricole. De plus, il longe le tronçon de l'autoroute et permet de désengorger le chef-lieu de wilaya », nous dira un spécialiste très au fait du dossier. Un autre précisera que « les responsables ne font qu'à leur tête et ne s'associent guère les gens concernés ». De leur côté, les autorités affirment que « leur action est en conformité avec les plans d'aménagement et d'extension des villes ».