Beaucoup en souffrent et peu en profitent : les vendeurs réoccupent l'espace public et redoublent d'ingéniosité. Une partie du Vieux Belouizdad, à la frontière avec l'APC de Sidi M'hamed, ceinturant le marché « T'nach » à la rue Bouguerfa, des jeunes s'emparent de la route, ne laissant aucun quartier aux piétons. Même la circulation sur cet axe se trouve perturbée une partie de la journée. Des mesures ont été prises pour les déloger, mais ce n'était que partie remise puisque les revendeurs réoccupent la chaussée après que le dispositif eût été allégé. Il reste qu'il s'est toujours trouvé ceux qui affirment que le marché informel n'existe pas. M. Boudahane, ex-P/APC de Belouizdad, récusera ce terme en déclarant par ailleurs que les quelques étals illégaux seront éradiqués par étape. L'« étapisme » prôné par les élus locaux est reconduit au gré des échéances électorales. Difficile ainsi de tenir la cadence ; les policiers, de guerre lasse, ont laissé faire et les abords du centre culturel 11 Décembre et quelques ruelles libérées un temps, sont interdits d'accès aux automobilistes. Rendre la ville à ses occupants n'est guère la préoccupation des élus locaux de l'APC de Belouizdad et d'ailleurs. « Il est impossible d'en finir une fois pour toutes. Le commerce informel est leur gagne-pain », insiste M. Amamra, vice-président chargé des finances. Les quartiers du Hamma et du Ruisseau sont quelque peu épargnés par ce fléau. A s'en tenir aux déclarations de notre interlocuteur, l'APC a fait des propositions en prenant la décision de « délocaliser » ce flux de vendeurs vers deux rues, l'une d'elles est communément appelée Merakchi, située un peu plus loin. « Nous attendons toujours l'aval de la wilaya déléguée », insiste l'élu. L'APC compte procéder par étape. « Nous allons faire appel, dans une première étape, aux gens nécessiteux et qui sont résidents dans notre commune. Nous procéderons au final au recensement des personnes. L'opération menée par l'ancienne équipe sera refaite », relève-t-il. Dans une deuxième phase, il s'agit de prendre en charge le projet du marché « Tnach ». Il ne s'agit pas de démolir sans trouver une solution pour les commerçants et, du coup, culpabiliser les citoyens. L'appel d'offres pour le choix de l'entreprise qui procédera à la démolition du marché a été lancé et l'entreprise choisie. Mais l'APC bute, selon ce responsable, sur l'entreprise qui aura la tâche de reconstruire cette structure commerciale. Des commerçants auxquels il fut enjoint de s'organiser et de quitter manu militari les lieux ont contesté ce projet de la rue Bouguerfa qui nécessite, pour son réaménagement, une enveloppe de l'ordre de 80 millions de dinars. Quelque 120 étals ainsi que 90 locaux y seront installés. Les 108 commerçants occupant les lieux seront, à cet effet, transférés vers les hangars situés à la rue Mohamed Makhloufi, au Hamma. Le marché « Tnach » sera constitué de deux niveaux : le premier sera affecté au commerce des fruits et légumes, tandis que le second sera réservé à l'habillement. La démolition prévue quelques jours après les fêtes de l'Aïd n'a pas eu lieu. Ce projet sera-t-il relancé ? Rien n'est moins sûr.