Initié par les universitaires de Sétif et Rennes, ayant concrétisé les projets proposés lors des premières rencontres scientifiques qui se sont déroulées en novembre 2007, à Rennes, le lancement d'un master en imagerie avance à grandes enjambées. Ainsi, une équipe multidisciplinaire de Rennes I et de l'université Ferhat Abbas, vient de ficeler les contenus du programme d'une formation sanctionnée par un master unique en Algérie. Soutenu par le biophysicien Christophe Odin de Rennes I, le groupe de travail pose ainsi les fondations d'un cursus devant être enseigné, pour la première fois en Algérie, dès 2009. Impliqué dans le projet, l'éminent professeur Jean-Yves Herri, l'ex-directeur du centre anticancéreux (CAC) de Rennes a, non seulement apporté le savoir-faire et la longue expérience acquis au niveau du CAC de la cité bretonne, mais aussi la caution d'une éminence grise de renom. Pour le Pr. Baki-Chekib-Arslane, recteur de l'université de Sétif, le master en question est une formation spécialisée professionnalisante. « Le master vient en continuité à la licence biomédicale ouverte à Sétif en 2006. Les futurs diplômés auront l'opportunité d'exercer au niveau des CHU, CAC et cliniques privées dépourvus pour l'heure de compétences de ce type », souligne notre interlocuteur. Et d'ajouter : « Les deux spécialités, à savoir la physique et l'imagerie biomédicale, ainsi que l'ingénierie biomédicale, permettront aux futurs diplômés de prendre en charge le fonctionnement et la maintenance d'un équipement de pointe, de participer dans la confection des doses de rayonnement et surtout, d'aider à l'interprétation et à la lecture des images ». Il convient de souligner que l'introduction de cette filière est la résultante de contacts fructueux entre les chercheurs des deux cités. « La qualité des travaux présentés par les universitaires de Sétif lors des premières rencontres scientifiques, qui se sont déroulées en novembre dernier à Rennes a été, le moins que l'on puisse dire, le facteur déclenchant », précise le Dr Lahcène Ouahab, chercheur à Rennes I, qui s'engage à accompagner les Sétifiens. A ce propos, cet érudit de renom dira : « Plus de 120 heures de cours (l'équivalent d'un semestre) seront en principe assurées par des enseignants de Rennes I. Le CAC de la cité bretonne, qui s'est beaucoup impliqué dans le projet, dégagera un certain nombre de jours pour l'envoi d'autres enseignants. Il est aussi question d'accueil des étudiants en stage de fin de cycle au niveau du CHU et du CAC de Rennes » . Par ailleurs, le Pr. Mustapha Maamèche, doyen de la faculté des sciences et directeur de thèses en co-tutelle entre les universités précitées précisera : « C'est la première fois en Algérie que des hospitalo-universitaires, des biologistes et des physiciens se mettent autour d'une table pour élaborer la feuille de route d'un master en imagerie, ceci est un important appoint pour le futur CAC de Sétif et des autres régions, qui vont bénéficier de compétences en la matière ». Il convient de mentionner que les titulaires d'un tel diplôme seront d'une grande utilité pour le futur CAC de Sétif et des autres régions. Notons, à toutes fins utiles, que plus de 1200 nouveaux cas de cancer sont annuellement comptabilisés dans la wilaya de Sétif. Une étude médicale, menée par le Pr. Hamdi Chérif et son équipe, démontre qu'au niveau des Hauts-Plateaux sétifiens, la tumeur du poumon vient en tête. Pour l'illustration, entre 1986 et 2005, le cancer du poumon est passé de 121 à 358 cas qui seront, ainsi que d'autres, pris en charge par le nouveau CAC, implanté au niveau de la cité médicale, située au cœur du 2e pôle universitaire d'El Bez.