3 enfants ont été récupérés par leurs mères. Quant aux 5 restants, ils ont été placés dans des établissements spécialisés. Un nouveau-né abandonné a été retrouvé vivant, avant-hier, dans une poubelle au chef-lieu de la commune de Mers El Hadjadj, par les éléments de la protection civile, apprend-on de sources de la gendarmerie nationale. « L'enfant a été aussitôt conduit vers le service de pédiatrie relevant de l'établissement public hospitalier d'EL Mohgoun, où il a été soumis à un contrôle médical avant d'être transféré vers la pouponnière d'Oran », dira la surveillante médicale, Mme Derdak. Selon elle, 8 cas d'enfants nés sous X ont été enregistrés dès le début de l'année. Sur le chiffre indiqué, 3 enfants ont été récupérés par leurs mères. Quant aux 5 restants, ils ont été placés dans des établissements spécialisés. « Ces mères célibataires viennent généralement des wilayas avoisinantes, comme Mascara, Sig et Mostaganemen, où le taux jugé important de l'ignorance est souvent mis en cause. Les raisons de ces abandons sont généralement dues aux conditions sociales. Sujet tabou que notre société refoule pour préserver sa bonne conscience », dira le premier responsable de l'EPH. Le relâchement des mœurs, la pauvreté et l'ignorance sont quelques unes des causes qui expliquent l'accroissement constaté de ces « naissances problématiques ». « L'échéance du délai légal donne à la mère 3 mois pour récupérer son enfant, avant d'être confié à des parents adoptifs. Ce laps de temps est une sorte de seconde chance accordée à la mère pour revenir sur sa décision. Or, deux processus, l'un légal et l'autre illégal, sont à l'origine du placement des enfants abandonnés dans les institutions à caractère social d'urgence », apprend-on de Mme Derdak. Kafala Dans le premier cas, la fille-mère accouche à la maternité de l'hôpital, mais recourt à une procédure légale d'abandon. Ainsi, le bébé abandonné par sa mère sera dirigé vers la pouponnière. Dans le deuxième cas, le nouveau-né est abandonné dans des conditions intolérables, qui sont condamnées par la loi et la morale, carrément dans la rue. Ces enfants sont exposés généralement aux problèmes de santé. « Notons que le drame des enfants illégitimes a été géré par le décret présidentiel du 19/ 12/ 1992. Ce décret permet aux parents adoptifs de donner leur nom à l'enfant abandonné, dont ils obtiennent la Kafala. Cependant, ce nom n'est pas mentionné sur l'extrait de naissance de l'enfant. Cet acte précisera jusqu'à sa mort qu'il est fils où elle est fille de parents inconnus », déclare un médecin de cette infrastructure hospitalière. Afin d'assurer une prise en charge psychologique de ces cas sociaux, l'hôpital d'El Mohgoun vient d'être renforcé par une équipe spécialisée composée d'une psychologue et d'une assistante médicale. « Notre mission consiste essentiellement en la prise en charge de la mère célibataire, notamment en ce qui concerne sa sensibilisation pour l'encourager à garder son enfant ainsi que la préparation des formalités en cas d'abandon », déclare la même source. Rappelons que la même infrastructure hospitalière a admis 78 cas de mères célibataires au cours de l'année précédente.