Abdelaziz Bouteflika s'est dit insatisfait du niveau des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Russie. « Nous ne pouvons pas dire que nous pouvons être satisfaits ni vous ni moi et il faudrait savoir pourquoi 2006 avait été meilleur que 2007. Je pense qu'il doit y avoir des défauts chez nous tout comme chez vous et il nous faut savoir pourquoi », a déclaré le président algérien cité par l'agence officielle APS. Selon lui, ces imperfections ne sont pas liées à l'accord d'association conclu entre l'Algérie et l'Union européenne et entré en application en 2005. « Le système d'organisation n'est pas parfait ni chez nous ni chez vous (...). Sur le plan des relations stratégiques, il y a un certain nombre de concepts à préciser. Vous travaillez avec nous mais pas au-delà des lois de la Fédération de Russie, de même que nous travaillons avec vous mais nous ne pouvons pas le faire au-delà des lois de la République algérienne », a-t-il soutenu. Sans revenir sur l'affaire des chasseurs Mig, il a réduit les critiques soulevées à Moscou à « des grincements de dents » de la presse. Et quelle en est l'explication à ses yeux ? « Nous n'avons pas conclu des marchés de gré à gré. Nous sommes obligés de lancer des appels d'offres internationaux et de les étudier », a-t-il dit. Reste que le double contrat d'armement établi avec la Russie en 2006 n'a pas fait l'objet d'un avis d'appel d'offres international. Plus loin, Bouteflika a, cité par l'APS, avoué qu'un projet de construction de chemins de fer autour d'Alger a été conclu avec des entreprises russes après « un accord de gré à gré ». La loi a-t-elle été respectée dans ce marché ? « Il est possible de temps en temps de créer des situations (marchés de gré à gré) comme celle-ci, mais c'est une exception et ça ne peut pas être la règle », a dit Bouteflika. Le problème est que l'agence russe Ria Novosti rapporte, de son côté, que la société de chemins de fer russe (RZD) a remporté... « l'appel d'offres sur la construction de voies ferrées en Algérie ». Vladimir Poutine a dit avoir parlé avec le président de RZD, Vladimir Iakounine, qui, selon ses dires, est résolu à poursuivre la coopération. « Il est sûr que les entreprises russes seront les plus compétitives dans le cadre du projet que vous avez évoqué », a dit le président russe au chef de l'Etat algérien. Toujours à propos de ce projet, le chef de l'Etat a déclaré, quelque peu énigmatique : « Il reste au niveau du prix une question de 5% qu'il faut régler et j'ai bon espoir qu'on va la régler. » Qui bénéficie des 5% ? Mystère ! Selon Bouteflika, les entreprises russes n'ont pas encore découvert les créneaux dans lesquels elles peuvent être en partenariat avec l'Algérie. Sur un autre plan, la Russie et l'Algérie ont, selon Ria Novosti, signé hier un accord sur la circulation aérienne. « Nous avons étudié nos capacités compte tenu de la nouvelle situation, nous avons précisé le nombre des transporteurs et le potentiel des aéroports (...). La partie algérienne est prête à augmenter le nombre de vols entre nos deux capitales », a indiqué le ministre russe des Transports, Igor Levitine.