En 2007, vous aviez déclaré que la Pologne était intéressée par le gaz algérien et que des négociations devraient commencer avec les responsables de l'entreprise Sonatrach pour conclure un contrat dans ce sens. Cet intérêt est-il toujours de mise ? Y a-t-il un accord en vue ? La Pologne a commencé à acheter du gaz et du pétrole algériens depuis quelques années. Il faut dire qu'après la visite du ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en Pologne, en 2007, les contacts se sont intensifiés. Il y a également la plus grande entreprise pétrolière en Pologne, PKN Orlen, qui détient des actions dans une entreprise tchèque de pétrole qui s'approvisionne en gaz algérien et par ricochet, le gaz algérien arrive en Pologne. De ce fait, on peut dire que la coopération dans le domaine énergétique est très importante. Malgré la crise économique et financière, les échanges entre nos deux pays ont connu une augmentation en 2009. Pour les neuf premiers mois de l'année 2009, le volume des échanges a été d'une valeur de 360 millions de dollars. Mais cette situation ne reflète toujours pas le grand potentiel existant et je pense qu'un contact permanent et étroit pourrait faire évoluer le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. La Pologne vient de signer un accord avec l'opérateur russe, Gazprom. Le gaz algérien intéresse-t-il toujours la Pologne ? Nous sommes intéressés par le gaz liquéfié (GNL). Il y a des perspectives d'approvisionnement de la Pologne en cette matière à partir de 2014. Pour le pétrole, il n'y a pas d'obstacle, il y a un oléoduc qui existe et rien n'empêche la coopération dans ce domaine. Nous avons également deux raffineries situées sur la mer Baltique. De ce fait, nous pouvons également recevoir le pétrole algérien par voie maritime. Hormis l'énergie, quels sont les domaines de coopération qui intéressent également la Pologne ? Comment considérez-vous l'Algérie : comme un marché ou comme un partenaire ? Pour la coopération en général, ce qui nous intéresse c'est le secteur de l'agroalimentaire. Nous pouvons exporter vers l'Algérie, non seulement des produits finis, mais aussi les technologies de production. Ce qui est important pour nous, c'est de réaliser un équilibre avec tous les pays avec lesquels nous avons des relations commerciales. Il faut vraiment qu'il y ait un équilibre commercial. Ces dernières années, il y a eu une augmentation des importations depuis l'Algérie, notamment les combustibles d'origine pétrolière. C'est vrai qu'auparavant, il y a eu plus d'exportations vers l'Algérie, mais aujourd'hui, il y a un équilibre. En plus des produits pétroliers, l'Algérie peut aussi vendre sur le marché polonais les agrumes. Nous pouvons également être des partenaires importants pour l'Algérie dans le domaine de l'industrie agroalimentaire. Quels sont les domaines de coopération que vous voulez développer avec l'Algérie ? Je pense que le plus important c'est d'encourager les contacts entre les chefs d'entreprise des deux pays afin de réaliser des partenariats. S'il y a des contacts permanents entre les chefs d'entreprise, la coopération se renforcera sans nul doute. Je pense également que quand il y a des contacts au niveau politique, entre les deux gouvernements, le business se développera. Donc, il faut les deux. C'est pour cela, que notre délégation est composée également de représentants des chefs d'entreprise, de l'enseignement supérieur et de l'agriculture. Je pense que cette visite sera aussi une occasion pour parler de business. Après avoir quitté le pays au début des années 1990, les entreprises polonaises souhaitent-elles revenir en Algérie ? Quels sont les domaines qui les intéressent le plus ? Effectivement, il y a eu des entreprises polonaises qui étaient présentes en Algérie dans les années 1980. Aujourd'hui, elles reviennent. Il y a aussi d'autres sociétés qui veulent s'installer pour la première fois dans le pays et qui sont des entreprises qui n'ont jamais eu de contact avec le marché algérien. Par exemple dans le secteur de l'agroalimentaire, il y a eu des entreprises qui fournissaient, à l'Algérie, le lait et les produits dérivés. Je cite aussi les entreprises spécialisées dans la construction de véhicules lourds et légers. Il y a un potentiel important et je pense qu'il faut arriver au même niveau de coopération que celui des années 1980, où il y avait un nombre important d'étudiants algériens qui avaient poursuivi leurs études en Pologne. Nous avons également des capacités dans le domaine de l'armement. La Pologne a une expérience dans la fabrication des équipements et des véhicules militaires ainsi que dans l'aviation. Tout cela peut être exploité pour dynamiser la coopération entre nos deux pays.