La salle de cinéma Rouiched n'accueillera plus les cinéphiles : la décision a été prise par le wali délégué de Hussein Dey après le constat du danger sur les habitations voisines. Morsi Mohamed, vice-président chargé de l'urbanisme à l'APC de Hussein Dey, rappelle que ses services ont été destinataires, il y a un mois, d'une note qui conforte cette éventualité. Les portes de l'ex-Royal ont été fermées sur un cratère visible aux riverains de l'édifice, géré par l'Epic de wilaya Arts et Culture. Pour les riverains, des travaux ont été entrepris au pas de charge. Les travailleurs du CPVA, à qui ont été confiés les travaux de la charpente, ont installé des tôles à la place des tuiles d'origine, rendant la structure et les madriers vulnérables. Fermée aux cinéphiles depuis quelques années, la salle a vu sa charpente, pourtant reprise par les entreprises de wilaya, s'affaisser, écrasant tous les sièges et une partie des murs. Des craquelures sont visibles partout. Les voisins ont été obligés de déposer plainte, car un pan de la charpente menace de s'effondrer sur l'une des maisons, au 44, rue de Tripoli. Toutefois, le propriétaire du restaurant voisin, le Cèdre a opposé son veto. Pour lui, il n'est pas question de détruire le mur mitoyen à son fonds de commerce. Inauguré en 1999 par Cherif Rahmani, ex-gouverneur du Grand-Alger, l'ex-Tripoli n'a accueilli que quelques festivités et des meetings de partis politiques. Des agressions, la salle de l'ex-Tripoli en subit depuis toujours, surtout au tout début des années 1990. Les entrées furent transformées, l'une en bazar et l'autre en magasin. « Il serait préférable de récupérer l'assiette et d'y édifier une salle, d'autant que la structure porte le nom de Rouiched, une vedette connue de tous », a relevé l'élu. Les habitations précaires ne sont pas du nombre que l'on retrouve partout ailleurs. Tel est le constat de l'élu qui affirme que les habitations, classées dans la catégorie « vert » au nombre de 96, sont occupées par 770 familles, alors que les habitations classés « orange » au nombre de 193, sont occupées par 1689 familles. La plupart des familles, qui vivaient dans les 75 habitations classées dans la catégorie « rouge », ont été évacuées, pour beaucoup dans des habitations proches des quartiers de Hussein Dey. Le wali délégué de Hussein Dey s'en est enquis en personne. « Les familles ont été dans leur majorité prises en charge au lendemain de la catastrophe », relève M. Morsi. Les sites des baraquements n'ont pas fait florès dans la commune. Il en existe seulement trois, considérés comme des habitats nécessitant une prise en charge effective. L'élu a mis en avant le fait que la nature juridique n'est pas toujours claire, rendant malaisée leur récupération pour utilité publique. Le siège de l'APC sera édifié à l'emplacement de l'actuelle ERIAD, anciennement « les Moulins de Narbonne ». « Les procédures pour engager des projets sont toujours lourdes après l'arrêté de péril de la structure qui date de 1928 », a insisté M. Morsi en rappelant que les locaux actuels sont exigus, obligeant les services de l'APC à se disperser dans plusieurs endroits. « Durant 10 ans, nous n'avons bénéficié que d'un quota de 150 logements sociaux et seuls les 47 logements LSP de Keddour ont été mis à notre disposition », se désole l'élu. A l'Epic Arts et Culture l'on a préféré nous renvoyer à la wilaya pour avoir plus d'informations.