La localité de Tala Athmane, à 10 km du chef-lieu à l'est de la commune de Tizi Ouzou, n'en finit pas avec la confusion rampante qui y règne. Malgré tous les atouts qu'elle renferme pour être un pôle économique par excellence, voire le « poumon » vital de la municipalité, la bourgade de Tala Athmane sombre de plus en plus dans une situation d'anarchie qui semble chronique. Dans l'emprise des insuffisances tous azimuts touchant que ce soit les réseaux de voirie, d'AEP ou d'assainissement, même la zone industrielle, implantée dans cette banlieue de la commune de Tizi Ouzou n'est pas épargnée par les retombées du « laisser-aller » dont ne cessent de faire preuve les responsables locaux à tous les niveaux. Même si son entrée en activité remonte au milieu des années 1980, la zone industrielle de Tala Athmane n'est pas dotée, à ce jour, du strict minimum de moyens permettant aux entreprises qui y sont localisées de travailler normalement. D'emblée, les locataires des lieux, qu'ils soient responsables ou travailleurs desdites entreprises, soulèvent l'épineuse question sécuritaire. L'absence de tout corps de sécurité sur les lieux, en effet, ne fait qu'accentuer le sentiment d'insécurité dans les consciences. « Ce n'est qu'en 2008 que des travaux ont été lancés pour la construction d'une structure de police communale », regrette un chef d'entreprise rencontré sur les lieux. Pis encore, même l'éclairage public n'est pas opérationnel, ce qui expose les équipements industriels des entreprises à de grands risques notamment la nuit. En plus des voies d'accès qui ne subissent aucune opération d'entretien, la zone de Tala Athmane, faut-il le signaler aussi, n'est même pas dotée d'un réseau d'alimentation en eau en mesure de répondre aux besoins des entreprises. C'est-à-dire, une ligne d'alimentation de grande puissance. Les manques touchent également l'alimentation en gaz naturel, en électricité de haute tension (force motrice) et en téléphonie fixe. Le constat, déjà lamentable, est assombri davantage par le marché hebdomadaire qui se tient chaque vendredi au sein même de la zone industrielle. « Chaque vendredi, cette zone industrielle devient méconnaissable lorsqu'elle est envahie par le marché de véhicules, de la pièce détachée, des fruits et légumes et le marché à bestiaux », déclare, scandalisé, un promoteur qui vient de lancer un nouveau projet industriel à Tala Athmane. La tenue du marché hebdomadaire sur les lieux provoque un état d'insalubrité navrant avec tous les déchets qui s'y amoncèlent. Selon Ameziane Medjkouh, président de la chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura, toutes les autorités concernées ont été saisies pour mettre fin à cette situation, mais rien n'a été fait jusqu'à présent. Même l'Agence foncière de wilaya, qui est l'autorité de gestion de la zone en question, ne fait, décidément, aucune preuve de bonne volonté pour remettre de l'ordre sur les lieux. Sollicité maintes fois pour de plus amples informations sur cette question, le directeur de l'Agence foncière a préféré rester silencieux.