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La faillite structurée d'un pays riche
Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2008

Symbole d'une Algérie qui recule, d'une décadence annoncée et programmée, d'une plongée en apnée d'un pays meurtri par 132 ans de colonisation, de plus de 18 ans de parti unique et de plus d'une décennie de sang et de massacres.
Voilà M. Belkhadem qui nous revient par une glaciale nuit annonçant l'an 2008, invitant les Algériens ou une minorité d'Algériens à participer à un autre viol de la légalité. Au lieu de s'atteler à s'acquitter de sa tâche, celle de gérer un gouvernement en panne sur l'ensemble des fronts, l'ex-ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement de Bouteflika, qui n'a, au demeurant, rien prouvé dans ce secteur, débute son avènement à la tête de la chefferie de l'Exécutif national par un viol de cette même Constitution qu'il veut, présentement, effacer pour assouvir son ivresse du pouvoir. Au lieu de présenter le bilan de son gouvernement au Parlement, tel que le stipule la Constitution, car, faut-il le rappeler, l'actuel chef du gouvernement est aussi comptable du passif du gouvernement de son prédécesseur, dans ce qu'ils appliquent le programme du président de la République, il s'est contenté de dire qu'il n'est que le coordinateur de l'Exécutif national. En mettant en avant cette définition de sa tâche, Belkhadem veut dans la réalité mettre les Algériens devant le fait accompli, résultat des échecs de son gouvernement et les maquiller par la mise en œuvre de l'une des propositions de son parti, pardon son clan, contenues dans son projet d'amendement de la Constitution avant même que le premier concerné, à savoir le premier magistrat du pays, ne se prononce sur cette question. La politique du fait accompli, déformation majeure de l'exercice du parti unique, est devenue chez Belkhadem une première nature. Il y a dans les accidents de l'histoire quelques-uns qui sont fatals pour les nations. C'est le cas de le dire pour Belkhadem qui, ironie du sort, se trouve à la tête du parti qui a présidé à l'indépendance du pays. Ce parti, instrument majeur de la reconstruction d'une nation détruite par 132 ans de colonisation et près de quatre siècles de régence, échoue fatalement et lamentablement entre les mains de personnes avides de pouvoir, d'opportunistes de tout acabit, de prédateurs cupides, en somme entre les mains d'une ignominie se définissant chez nous en militantisme. Triste sort que celui réservé par Belkhadem à notre parti de l'indépendance. Que reste-t-il du parti de Boudiaf, Ben Boulaïd, Abane, Ben Mhidi, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Khider, Othmène Ben Hadou, Lotfi ... et d'innombrables authentiques fils de l'Algérie qui ont sacrifié leur vie pour la liberté ? Que reste-t-il du parti construit dans la douleur d'une déchirure intime ayant conduit au sacrifice du père du nationalisme algérien ? Que reste-t-il du parti qui a rassemblé les Algériens autour d'un objectif noble, celui de la construction de l'Etat nation ? La justice de nuit est la mère de toutes les décadences et de toutes les situations ubuesques. C'est le cas du FLN version Belkhadem, malheureusement pour l'Algérie. L'histoire ne se répète jamais...Et pourtant, avec le clan de Belkhadem, elle a tendance à se répéter dans une mise en scène tragi-comique. Au moment où l'Algérie qui résiste, redouble d'efforts dans son combat pour circonscrire l'hydre terroriste, Belkhadem fait du texte de loi contenu dans la charte pour la paix et la réconciliation son programme. Le hasard de l'histoire, car, faut-il le rappeler, l'histoire n'est jamais réglée comme une horloge, le terrorisme s'en prend aux symboles de la souveraineté nationale, le président de la République, le Palais du gouvernement, le Conseil constitutionnel et aussi la représentation d'une institution de la légalité internationale, au moment même où Belkhadem accapare la première responsabilité de l'Exécutif national, soit la première institution du développement du pays. Si les unités de l'ANP et les différents services de sécurité continuent à sacrifier les meilleurs de leurs éléments pour garantir la sécurité du citoyen et l'intégrité territoriale, une tâche définie par la Constitution, Belkhadem et son gouvernement, par contre, ne cessent d'inciter le président de la République à commettre l'ultime outrage contre cette Constitution. Au lieu de s'acquitter de son devoir tel qu'il est défini par la Constitution : juguler la crise économique et sociale qui menace l'Algérie de désintégration, malgré les milliards de dollars injectés (150 milliards de dollars), Belkhadem s'attelle à faire en sorte que l'Algérie sorte de son sous-développement pour moisir dans le dénuement le plus total. La lutte contre le terrorisme et son éradication se gagnent sur deux fronts, militaire certes, mais surtout, le front politique ; éradiquer la misère, éradiquer l'injustice, éradiquer le chômage, et si le front politique est défaillant comme c'est le cas pour le gouvernement Belkhadem, alors le front militaire ne peut que subir les conséquences les plus désastreuses. Le problème n'est pas Ie nombre de terroristes encore en activité, mais comment arrêter l'embrigadement et le recrutement de nouveaux jeunes dans le camp des terroristes. C'est là, la mission principale dévolue au front politique qui doit trouver les solutions idoines pour les problèmes de la société et des jeunes en particulier. Les organisations internationales, à travers leurs rapports annuels, ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Il n'y a pas de fatalité du sous-développement, mais il y a tout simplement des pays mal gérés, plaident-elles devant nos gouvernants autistes. Jugez-en donc Avec le gouvernement Belkhadem, l'Algérie est presque revenue à la situation d'avant la guerre de Libération nationale, avec toutes les misères qui caractérisent cette période, et ce, malgré toute l'évolution qu'a connue l'économie nationale et les efforts consentis après l'indépendance pour mettre en branle la machine du développement. Les experts algériens et étrangers ne cessent de dire que les éléments sur lesquels se construit une véritable croissance créatrice de richesses et d'emplois ne sont pas à ce jour réunis. Dans ce contexte, il y a lieu de citer l'état de ruine qui caractérise notre système éducatif national (l'école, la formation professionnelle, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique). Sur ce cas précis, notre gouvernement doit savoir que les voisins, pays limitrophes, y compris la Mauritanie, sont mieux lotis que l'Algérie de Belkhadem. A titre d'exemple, dans les années 1960-70, l'enseignant algérien du cycle primaire touchait plus que cinq fois le SNMG. Son pouvoir d'achat serait aujourd'hui l'équivalent de 60 000 DA. Par contre, le professeur d'université, aujourd'hui, est considéré comme un sinistré, livré à lui-même, il ne pense qu'à l'abandon ou aller sous des cieux plus cléments. Le reste des enseignants vivent actuellement en dessous du seuil de pauvreté, avec des salaires misérables, produits d'un recul de leur pouvoir d'achat de quatre fois par rapport aux années 1970. Les enseignants et le personnel de la Fonction publique l'ont bien signifié au cours des dernières semaines, à travers des grèves, refusant les solutions de replâtrage du gouvernement de Belkhadem. Les éducateurs des futurs citoyens algériens n'ont trouvé comme réponse que les matraques de Belkhadem. La mise du peuple algérien dans un état d'ignorance et de misère semble être la tâche dévolue à ce gouvernement d'un autre âge qui s'en est, par ailleurs, bien acquitté. Les élèves du lycée reprennent la voie de la rue comme moyen d'expression et de revendication, ce qui ne semble pas ébranler, outre mesure, un Belkhadem, plutôt attelé à pratiquer la politique de la fuite en avant, sous prétexte qu'il est occupé par un autre mandat – anticonstitutionnel à l'heure qu'il est – pour le président de la République. Le mal est profond, un gouvernement qui n'arrive même pas à ouvrir un dialogue responsable pour convaincre les jeunes lycéens. L'école est sinistrée, la réforme mal maîtrisée, les programmes et les classes sont surchargés, passant à plus de 40 élèves par classe, au moment où les normes internationales délimitent ce nombre à 20 élèves par classe. La recherche scientifique demeure le parent pauvre de la loi des Finances du gouvernement de Belkhadem. Lorsque les pays européens consacrent 3% du PIB pour la recherche scientifique, en Algérie la part de ce secteur est de 0,5% du PIB, au moment où il affiche les 1,5% en Tunisie et au Maroc. L'éducation et la recherche scientifique semblent ne pas figurer dans la feuille de route de Belkhadem. Aujourd'hui, les nations ne se mesurent pas par leurs réserves en or, elles se mesurent par leurs degrés de stabilité, par l'état de leur système de justice, par l'état de leur système de santé et surtout par l'état de leur système éducatif et le degré de la généralisation de la science et du savoir dans la société. A la place du programme d'un million de logements équivalent à un million de cas de corruption, Belkhadem aurait pu conseiller à son Président, et là c'est son devoir, de construire un million de classes en plus pour atteindre la norme internationale de 20 élèves par classe, et par conséquent atteindre les 80% de bacheliers dans la société, ce qui réduirait la criminalité de 80%, et constitue un facteur déterminant pour éradiquer le terrorisme et bien sûr, un moteur efficace pour relever le défi économique et atteindre les taux de croissance des pays qui ont investi dans la science et l'homme et comme disait Jules Ferry : « Une école ouverte, c'est une porte de prison fermée ». Tous les économistes et experts sont arrivés à cette conclusion qui consiste à dire que la croissance ne peut être possible que si deux facteurs sont réunis : l'investissement dans la science et l'homme et un pouvoir d'achat fort du citoyen. Quand Lakessaci, gouverneur de la Banque centrale, relève dans son rapport pour 2007, que les crédits bancaires vont vers une minorité bien déterminée, qui, au demeurant, fait peu d'efforts pour restituer l'argent des Algériens, Belkhadem tourne carrément le dos à une réalité peu reluisante pour gaver le citoyen d'un miracle qui pourrait venir des IDE des pays étrangers. La fin de
cette année sera gravée dans la mémoire des petits citoyens. Ils en ont vu de toutes les couleurs avec le gouvernement Belkhadem. D'abord, une hausse inexpliquée des prix des légumes et de la pomme de terre ; là où le programme de relance économique, lancé depuis le premier mandat de Bouteflika, est censé avoir résorbé au moins ce genre de pénuries. L'hémorragie continue dans le secteur agricole, malgré les milliards injectés et détournés sans qu'un seul responsable ne soit inquiété. Voilà la justice sélective de Belkhadem. Les prisons sont faites pour le petit peuple et les autres peuvent disposer du pays comme ils veulent. Parmi les scandales de corruption et de détournements qui se chiffrent en milliards de dollars, et à titre indicatif, le scandale de la Générale des concessions agricoles (GCA) vient d'être, aussi, circonscrit, comme tous les autres scandales, par la justice de Belkhadem à quelques lampistes ; pourtant, l'implication de hauts responsables est devenue un secret de polichinelle. Belkhadem n'a pas dit, jusqu'à ce jour, qui sont ces importateurs qui ont bénéficié de ses largesses et de sa générosité dans le cadre de l'importation de la pomme de terre, surtout, le cas de celui qui a importé de la pomme de terre impropre à la consommation humaine ?! Les chiffres de l'ONS sont effarants pour cette année. D'abord, il y a une augmentation d'un point du taux d'inflation par rapport à l'année passée, pour atteindre les 3,5%. Voilà, une autre performance de ce gouvernement qui jouit, pourtant d'un baril de pétrole dépassant les 90 dollars US et ayant dépassé la barre psychologique des 100 dollars US. Un éminent économiste algérien avait tiré la sonnette d'alarme, en relevant qu'« une forte austérité sur le plan social est imposée à la population, alors que l'argent des richesses réalisées sont thésaurisées ». Il a étayé son propos en avançant que la part de la consommation des ménages dans le PIB était en 2006 de 31,6% et de 43,8% en 2002, durant les années difficiles de 1992-1995, cet indicateur reflétant l'austérité était de 54,6% et dans les années 1980 de 48,6%. Alors que la moyenne des pays dans le niveau de développement est semblable au notre est de 61%. Pour cet économiste, « il y a une nette transformation de la structure de distribution des richesses· au détriment des ménages ». Pour notre part, nous dirons au gouvernement Belkhadem : vous êtes le gouvernement de la généralisation de l'ignorance, de la misère et de la paupérisation des Algériens. Si l'Algérie était parmi les pays où la corruption est généralisée, il est lamentable de constater avec le gouvernement de Belkhadem que notre pays est très cité pour la fréquence des détournements et les corruptions générées par son système. L'euphorique Belkhadem a tendance à oublier qu'il est désigné à son poste pour s'occuper des problèmes d'une société au bord de l'explosion, au lieu d'aller prêcher la parole pour un viol de la loi fondamentale du pays, avant même que la personne habilitée constitutionnellement n'en parle. Ainsi, il paraît clair que les 17 millions de pauvres, les 12 millions qui vivent au-dessous du seuil de la pauvreté, les 3 millions de fous et de détraqués mentaux, victimes d'un saut de notre société vers l'abîme, les milliers d'élèves qui ne cessent de lancer des cris de détresse, les milliers d'Algériens victimes des décennies noires successives, dont ceux sacrifiés pour que la République demeure debout, les milliers de cadres qui ont pris la fuite au lieu de subir les règles du gouvernement de Belkhadem qui ne signifient que misère et dénuement, ces centaines de milliers de bidonvilles qui ceinturent nos villes, signe majeur du mépris des Algériens par une minorité ayant décidé de mettre à sac ses richesses et de les réduire à l'état d'avant 1954, des milliers de jeunes Algériens qui préfèrent mourir dans des barques de fortune au large que d'écouter les discours d'un autre âge de leur chef du gouvernement. En somme, une Algérie qui s'apprête à subir une nouvelle fois les méfaits dégradants du code de l'indigénat. Un peuple, dont 132 ans de colonisation n'ont pas pu effacer son attachement à sa dignité, est capable du même exploit. Aujourd'hui, le peuple est plus responsable que ses responsables, mais demain, la révolte sera désastreuse pour tous et surtout pour ces gouvernants irresponsables. Le peuple n'a plus rien à perdre. Quand les corbeaux se mettent à faire l'appel, le pire est à prévoir. L'auteur est : Ancien député. [email protected]


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