L'intelligence est partout, à tous les niveaux et n'est pas réductible à la personne du 1er dirigeant de l'entité économique prise en compte. Parmi les indicateurs d'efficacité dans la gestion, il y a le nombre de suggestions émises par personne et par an au sein d'une même société. La filiale oranaise de l'institut international de management INSIM, en collaboration avec l'école supérieure de gestion Paris graduate school of management (PGSM), a procédé, hier, à l'hôtel Sheraton, à la remise des diplômes de MBA (Master in business administration) pour 11 élèves représentant la première promotion de cette catégorie de diplôme. En parallèle, durant cette même journée, M. Lamiri, 1er responsable de cet institut national qui compte aujourd'hui plusieurs filiales à travers le territoire national, a donné une formation sur la mise à niveau au profit de cadres d'entreprises publiques et privées ainsi qu'à des étudiants de l'école d'Oran. « Le secret du management ce sont les objectifs assignés autant au PDG de l'entreprise qu'à ses subalternes et les autres intervenants dans la chaîne d'activité », estime-t-il en considérant que l'intelligence est partout, à tous les niveaux et n'est pas réductible à la personne du 1er dirigeant de l'entité économique prise en compte. Selon lui, parmi les indicateurs d'efficacité dans la gestion, il y a le nombre de suggestions émises par personne et par an au sein d'une même société. Pour illustrer ses propos, il donne l'exemple de Toyota, avec un taux de 3,7 suggestions, contre 1,2 pour une firme comme Renault qui a, depuis la publication de ses données, compris qu'il lui fallait réagir. Pour affiner son argumentaire, il a développé la manière d'agir du nouveau PDG de Nissan, lequel a eu l'idée d'installer des comités transversaux avant de recueillir une moyenne de 20 suggestions par groupe et aboutir enfin à un plan de gestion global dont 90% des décisions ont été émises à la base. Selon lui, l'« organisation soleil » avec un responsable au centre qui détiendrait toutes les clés de la gestion, n'a plus aucun sens et il critique surtout ce qu'il a appelé la « gestion intuitive », sans objectifs à atteindre, supposée être dominante en Algérie. CREDITS DE COMPLAISANCE « Les plans de redressement entrepris depuis le milieu des années 1990 ont échoué parce que face à la nécessité de détruire l'ancienne culture de gestion, les mêmes dirigeants maintenus à leur postes n'ont pas la crédibilité pour le faire », remarque-t-il en outre pour ensuite s'attaquer à l'environnement de l'entreprise aux banques en particulier. « Avec des crédits de complaisance, l'inexistence de la pression liée à la concurrence, à la menace de faillite, aux objectifs fruits du management, aux cotations boursières, l'entreprise ne peut que vivre en autarcie », soutient-il. En aparté, il soulèvera le problème politique des choix opérés comme par exemple le fait que 40% des crédits soient alloués aux importateurs et 40% aux sociétés déstructurées mais seulement 10% à la PME. Il cite comme exemple la Corée du Sud avec 7 grandes entreprises qui assurent 78% de l'économie de ce pays asiatique (mais qui détient la technologie). Mais le plus important problème qu'il touche du doigt réside dans les sorties des devises effectuées par les étrangers et qui, à terme, avec la cession de tout le tissu économique aux étrangers, risque d'hypothéquer toute la rente pétrolière. « Une société comme Jezzy, qui n'exporte rien du tout, a investi 200 millions de dollars mais cette année elle peut faire sortir 500 millions de dollars », indique-t-il en suggérant l'idée de vendre aux nationaux. Il conseillera par ailleurs aux gérants d'aller dès maintenant vers l'exportation, même à perte dans un premier temps, pour mieux se frotter à la concurrence et relever les manques au lieu d'attendre l'échéance de l'ouverture des frontières. Quant à l'incidence sur l'économie nationale des étudiants formés par l'INSIM (6 000 étudiants dont 2 500 à Alger), il atteste que 35% ont crée leur propres boites et beaucoup travaillent (justement) dans les firmes étrangères installées en Algérie.