Le cabinet français d'audit Deloitte ouvrira son bureau à Alger officiellement le 12 mai prochain en présence de M. Jean-Paul Picard, patron de Deloitte France. Le cabinet d'audit Deloitte Algérie siégera à l'hôtel Hilton, aux Pins maritimes, face au Palais des expositions où se déroulent pratiquement toutes les manifestations économiques, foires et salons professionnels . Là aussi où, à longueur d'année, des entreprises nationales et étrangères, des opérateurs et hommes d'affaires venant de tous les horizons, se donnent rendez-vous. Le cabinet Deloitte est l'un des leaders mondiaux dans les domaines du conseil, de l'audit, de l'expertise et de l'ingénierie. Il a réalisé un chiffre d'affaire de 20 milliards de dollars en 2006. A noter que l'entité algérienne est même à l'origine de la croissance du chiffre d'affaire de Deloitte France. Celui-ci a généré un chiffre d'affaires de 471 millions d'euros, en croissance de près de 11%, grâce aux marchés décrochés en Algérie. Autant dire que le choix, de s'implanter en Algérie n'est pas du tout anodin compte tenu des caractéristiques du marché algérien considéré comme porteur à plus d'un titre. Deloitte intervient déjà auprès de grandes entreprises nationales comme la Sonatrach, la Sonelgaz et la Banque extérieure d'Algérie. Les objectifs de la mise en valeur de la fonction d'audit, dans des sociétés comme Sonatrach par exemple sont de parvenir à terme à implanter au sein de l'entreprises une fonction audit de classe mondiale et disposer d'auditeurs internes maîtrisant les moyens nécessaires à l'accomplissement de leurs missions avec le maximum d'efficacité et de diligence et ce, en conformité avec les normes internationales qui régissent la profession. Avec l'apport d'un cabinet comme Deloitte, l'entreprise devrait pouvoir jouer son rôle dans l'évaluation du degré de maîtrise des risques, apprécier la qualité de la gestion et assurer le rôle de conseil. Par ailleurs , la privatisation est l'un des champs d'intervention par excellence du cabinet Deloitte. " Nous intervenons aussi bien au service de vendeurs d'entreprises que d'acquéreurs ", souligne t- on à Deloitte France. L'audit, la formation et l'expertise financière figurent au premier rang des services assurés aux clients algériens. Il faut dire en effet, que le contexte économique actuel de l'Algérie est marqué par un renforcement du cadre réglementaire lié à l'obligation pour les entreprises de justifier de leur connaissance et de leur capacité à maîtriser leurs risques. Cela entre dans le cadre d'une mise à niveau des entreprises pour les mettre au diapason de l'économie de marché. La prise de conscience des parties prenantes de l'entreprise quant aux risques encourus par celles-ci engage aujourd'hui les dirigeants à définir un processus de maîtrise à travers notamment l'acquisition de nouvelles compétences ou l'optimisation des ressources déjà existantes. Aussi, l'internationalisation des activités, la globalisation, l'obsolescence technologique accélérée avec un raccourcissement des cycles de vie des produits et services et l'évolution des business models figurent parmi les nouveaux enjeux. Le foisonnement des réglementations, l'interdépendance accrue des acteurs et le raccourcissement de l'horizon de prévision sont les risques nouveaux et les plus marqués. Parmi les nouvelles attentes, on relève pour l'entreprise, l'exigence d'adoption d'un mode de " développement durable", l'environnement, les équilibres sociaux, la responsabilité des dirigeants, la pression des bailleurs de fonds ainsi que la transparence dans l'utilisation des fonds, celle des garants étatiques. La fonction d'audit a été rappelée comme étant une fonction de contrôle de la gestion. Pour l'entreprise algérienne, la maitrise de tous ces outils est plus qu'indispensable. Autrement dit, avec l'ouverture de l'économie, l'entrée en application de l'accord d'association avec l'Union européenne et la prochaine adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les entreprises algériennes qu'elles soient publiques ou privées, devraient s'intéresser sérieusement aux outils modernes du contrôle pour se prémunir de certains risques et pour certaines d'entre elles du risque de disparaître.