Depuis quelques temps, la situation des jeunes diplômés de Ghazaouet, comme partout ailleurs, n'est guère reluisante. Les débouchés de l'emploi s'étant progressivement rétractés, un nombre considérable de jeunes sortis de différentes universités attend désespérément un hypothétique emploi. « Nous sommes des instruits inutiles, des célibataires contraints à la charge de nos parents, heureusement que nous avons des parents compréhensifs », murmure amèrement Mehdi, un licencié en sciences économique. Bien que les échos de l'étranger se font de plus en plus acerbes à l'égard de la « répression » exercée à l'encontre des haraga, nos jeunes interlocuteurs, anéantis par cette situation de léthargie qui perdure, désirent avec véhémence émigrer pour tenter leur chance de l'autre côté de la mer. Ils déploient tout ce qui est à leur disposition pour fuir un destin qui les subordonne à un emploi du temps routinier. A l'exception des prises en charge restreintes, dans le cadre de la politique sociale de l'emploi des jeunes, le chômage fait des ravages dans les milieux juvéniles de Ghazaouet, une commune qui, de par sa situation géographique et ses 40 km de côte, offre de grandes possibilités de résorber le chômage. Cet épineux problème est perçu par les jeunes comme une fatalité, un mal qui ronge toute la société. Le nombre de chômeurs est considérable. Le chômage est en train de toucher sévèrement les catégories de diplômés d'universités, des diplômés du CFPA et même les jeunes exclus précocement de l'école. Toute cette population juvénile, pétillante de santé et qui a énormément de choses à donner, se retrouve dans les cafés ou dans les places publiques pour évoquer son désarroi, entretenir son espoir et combiner mille et un plans pour partir ailleurs, sur les traces de ceux qui ont réussi.