Le taux de chômage est passé, selon le chef de l´Exécutif, de 23 à 17%. L'un des plus grands défis auxquels doit faire face le chef de l'Etat est manifestement celui de l'emploi. En six ans de pouvoir et une année après sa réélection à la tête de la République, Bouteflika a, à travers une politique volontariste en matière d'emploi, réussi le pari de stopper la dégringolade du marché de l'emploi, dans un premier temps, pour aboutir à une baisse des chiffres du chômage, ce qui n'est pas rien dans un pays où le tissu de production a été déstructuré du fait de la crise économique et d'une décennie de violence. Le monde du travail en Algérie observe, en effet, une dynamique qui n´a jamais existé auparavant. Le taux de chômage a reculé de 5%, selon le chef du gouvernement. Il est passé, selon le chef de l´Exécutif, de 23% à 17% à la fin 2004. Cette performance a été réalisée grâce aux différents dispositifs et programmes pour l´emploi de jeunes. Ainsi, rien que sur le programme contrat préemploi, le ministre de l´Emploi et de la Solidarité nationale a indiqué que 50.000 universitaires et techniciens seront recrutés durant l´année en cours, 45.000 dans le secteur public et 5000 dans le secteur privé. Avec ce chiffre, 110.000 jeunes auront bénéficié du dispositif du contrat préemploi (CPE). Une formule destinée plutôt aux universitaires diplômés. A en croire les déclarations de M.Ould Abbès, le bilan établi par son département fait ressortir qu´en 2004, on compte plus de 405.000 emplois créés dans le cadre des dispositifs existants (Iaig, CPE, Ansej, Esil et Tup-humo). Cependant, Il y a lieu de signaler que malgré cet effort de recrutement, les postes d´emploi créés demeurent précaires. Et pour cause, les salaires perçus par les jeunes recrues ne dépassent guère le seuil des 8000 dinars. En fait, s'il existe une critique à faire à cet ensemble de programmes d'emploi financés par l'Etat, c'est que les différents programmes ne peuvent être considérés comme des emplois réels et à temps plein. Ils permettent aux jeunes de «souffler» un peu, tout en leur garantissant une acclimatation à l'environnement professionnel. En effet, un jeune diplômé universitaire est quelque peu déçu à l'idée d'occuper un emploi précaire et temporaire, percevant de surcroît un salaire qu´on accepte difficilement, après des années passées à l'université. Toutefois, malgré cette "déception", il faut se dire quand même, en dépit de ce petit salaire dont on se plaint, que le dispositif contrat préemploi qui consiste en le recrutement des jeunes diplômés demandeurs d´emploi, est une sorte de contrat-formation avant que ces stagiaires ne trouvent un emploi permanent. Par ailleurs, s´il existe une autre formule bien prisée par les milliers de jeunes, c´est bien le dispositif Ansej. Les modifications apportées en 2004 à ce dispositif, ont motivé nombre de jeunes chômeurs. Ces modifications apportées par le gouvernement consistent en le relèvement du seuil d´investissement à 10 millions de dinars et la baisse de l´apport personnel. En effet, ledit dispositif est destiné aux jeunes chômeurs dont l´âge oscille entre 19 et 35 ans et qui disposent d´un apport personnel pour le lancement de microentreprises. Les fonds propres varient selon le montant de l´investissement. Ils sont de 5% pour un projet égal ou inférieur à 2 millions de dinars, et de 10 % pour un investissement supérieur à 2 millions de dinars, et inférieur ou égal à 5 millions de dinars. En fait, cette «précarisation» de l'emploi est une étape, disent certains observateurs, lesquels mettent en avant le formidable effort d'investissement public, d'un montant de 50 milliards de dollars injecté dans le cadre de la relance économique, le taux de chômage reculera encore davantage, avec en prime des postes d'emploi correctement rémunérés. Le projet de réalisation de 2 millions d´emplois, d´ici 2009, dont a parlé M.Bouteflika, deviendra, selon toute vraisemblance, une réalité.