L'élection des membres de la Chambre des arts et des métiers (CAM) a été marquée, hier, par le boycott d'un nombre d'associations d'artisans, qui soutiennent la présidente, élue en octobre dernier, avant que son bureau ne soit dissous par le ministre des PME-PMI suite à un recours introduit par d'autres candidats. La décision de refaire ces élections sans motif juridique est considérée comme un abus d'autorité, selon un communiqué daté du 25 février, émanant de la coordination du mouvement associatif, qui prend sous son aile les six associations frondeuses. D'après une émissaire du ministère, chargée d'observer le déroulement des élections, l'annulation de celles d'octobre est justifiée par les mauvaises conditions dans lesquelles elles se sont déroulées, citant l'exemple du lieu qui, selon elle, aurait été un bureau exigu au niveau du siège de la CAM. Un argument qui ne tient pas la route, selon Safinez Aouiche, la présidente déchue, qui rappelle que les élections ont eu lieu au centre culturel Benbadis (ex-UP) et non pas au siège de la CAM. En outre, précise-t-elle, le PV d'installation a été établi et n'a, à aucun moment, été annulé. La présidente et tous les membres du bureau dissous rejettent en effet la décision de dissolution dans le fond et dans la forme. Hier, ces membres accompagnés d'un nombre important d'artisans se sont rassemblés devant le siège de la Chambre et ont accroché des banderoles dénonçant les décisions du ministère. Selon l'une des membres, la décision a été notifiée par une instruction et non par un arrêté ministériel comme il se doit. Une instruction que les membres déchus n'ont pu avoir que grâce à leur avocat, comme s'il s'agissait d'un document à ne pas montrer. Par ailleurs, ces membres, qui prévoient un autre rassemblement aujourd'hui, soulignent que la dissolution des Chambres élues n'est pas du ressort du ministre, d'où l'illégalité de l'annulation. D'ailleurs, une action a été introduite en justice dans ce sens depuis un mois et attend d'être traitée. Hormis cela, le premier jour de ces élections, qui se poursuivent aujourd'hui, a été calme, et même trop calme à cause du manque d'engouement de la part des électeurs, notamment au bureau de vote installé au siège de la CAM, sachant qu'il y a sept autres bureaux domiciliés dans d'autres communes. Pour information, les élections concernent 4 500 artisans recensés à travers la wilaya de Constantine. En outre, 45 candidats se sont présentés pour briguer 27 sièges. Les futurs élus devront élire entre eux un bureau de 8 membres.