Les évêques d'Algérie ont rencontré avant-hier le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, pour faire part, entre autres, de leur solidarité avec le pasteur protestant Hugh Johnson, sommé de quitter le pays sous peu. Le père Johnson, de nationalité américaine, qui vivait en Algérie depuis 45 ans, a qualifié la décision d'expulsion notifiée par la Sûreté nationale d'« injuste » dans la mesure où il n'a rien à se reprocher. Dans un entretien téléphonique, il n'a pas manqué d'exprimer sa « déception » de cette mesure, en expliquant que la décision ne porte aucune motivation écrite. Le pasteur protestant ajoute qu'il bénéficie, toutefois, d'un droit de recours auprès de la DGSN. Le père Johnson pense que la décision de la Sûreté nationale est la conséquence de la campagne menée par la presse, notamment arabophone, selon laquelle l'Algérie serait en proie à une vaste campagne d'évangélisation. Mustapha Krim, pasteur et président du conseil de l'Eglise protestante en Algérie, dans un entretien accordé à El Watan le 21 février 2008, a déclaré ne pas comprendre comment 32 petites communautés chrétiennes peuvent faire trembler 32 000 mosquées ! Le père Johnson a souligné que son nom n'a jamais été associé à une quelconque tentative de conversion d'un musulman vers le christianisme en dehors des règles régissant le culte non musulman. D'ailleurs, le pasteur a tenu à exprimer ses « très bonnes relations » avec le département de Ghlamallah. Dans ce sens, les évêques d'Algérie comptent sur les bons offices du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs pour ramener le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à annuler la décision d'expulsion qui frappe le pasteur d'Alger.