Le ministère public a requis hier, à l'occasion du procès en appel, un an de prison ferme assorti d'une amende de 200 000 DA à l'encontre du directeur du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, et le chroniqueur Chawki Amari. Après son renvoi le 19 février pour cause d'absence de la partie plaignante, le procès en appel s'est déroulé hier à la cour de Jijel en présence des deux journalistes défendus par Me Zoubeir Soudani. Ce dernier insistera dès le début sur le non-respect de la forme dans cette citation directe, sous peine d'irrecevabilité de la procédure édictée par l'article 337 bis du code de procédure pénale, notamment le versement entre les mains du greffier d'une consignation dont le montant est fixé par le procureur de la République et l'élection de domicile dans le ressort du tribunal saisi. La cour a ainsi interrompu l'audience pour aller délibérer sur cette demande de la défense, qui sera toutefois rejetée. Comme lors du procès du 6 mai 2007, le directeur d'El Watan reviendra sur la particularité du genre journalistique qu'est la chronique, qui est, dira-t-il, un style artistique tout comme la caricature, qui obéissent à une plus grande liberté. Allant dans le même sens, Me Soudani, qui relèvera que tout ce qui est artistique est excessif, insistera sur la bonne foi des journalistes. Il reviendra sur le caractère vicié de cette plainte et s'étonnera que le ministère public n'ait pas enquêté sur les faits, objet de la présente plainte avant de rappeler les procès intentés par les ex-walis de Blida et d'El Tarf contre des journalistes avant d'être eux-mêmes incriminés. A la fin de sa plaidoirie, l'avocat d'El Watan demandera la relaxe pour les deux journalistes. L'affaire a été mise en délibéré pour le 4 mars prochain.