Entre juillet 2000 et février 2001, 453 laboratoires universitaires répartis sur 50 établissements d'enseignement supérieur ont été créés. A la fin de mai 2002, le nombre est de 540.Or, seulement deux entités de recherche ont vu le jour durant cette période. C'est ce que révèle le Syndicat national des chercheurs permanents (SNCP) dans un mémorandum, dont une copie est parvenue, hier, à la rédaction de notre journal. Ce syndicat, affilié à l'UGTA, lance un appel aux hautes autorités de l'Etat « pour une véritable prise de conscience des dangers qui guettent le pays avec une recherche scientifique publique faible et disloquée ». A travers le document en question, le SNPC soulève le problème de la non promulgation d'un statut particulier des personnels de la recherche scientifique valorisant et attractif. Il note également l'absence de prise en charge sérieuse des Programmes nationaux de recherche (PNR) qui accusent un retard important dû aux lourdeurs bureaucratiques, notamment celles relatives au contrôle financier a priori et le flou caractérisant la nomenclature des dépenses. A cela, ajoute le mémorandum, la dispersion des ressources financières du Fonds national de recherche (FNR) sur un nombre exagéré de laboratoires universitaires, créés en un temps record sans prendre en considération les dispositions réglementaires et les critères scientifiques. D'où, note le même document, l'absence totale de suivi des activités des centres de recherche par la tutelle, conjuguée à la marginalisation des organes de gestion et de contrôle, dont les mandats sont arrivés à expiration. C'est pourquoi leSNCP considère que l'absence de réunions du Conseil national de la recherche scientifique et du développement technologique (CNRST), en tant qu'instance suprême chargée d'arrêter les grandes orientations de la politique nationale de la recherche scientifique et de déterminer les priorités, est un des facteurs ayant mené à la situation actuelle dans ce secteur. Avec cette précision que la première et dernière réunion de cette instance s'est déroulée en août 1992. Il y a également le fait que l'application des dispositions réglementaires prévues par la loi 98-11 a été gelée, et que l'Organe directeur permanent (ODP) n'a pas été installé en tant que structure chargée de la mise en œuvre de la politique nationale de la recherche scientifique.