Interrogations Face à la situation désastreuse du secteur, le syndicat des chercheurs permanents se demande si l'Etat veut réellement le développement de ce pays. «On a recours aux experts étrangers, alors que les nôtres sont complètement marginalisés», s'insurge M. Smati, secrétaire général du Syndicat. Un tableau des plus noirs est brossé par les syndicalistes. «Le peu d'argent qui est alloué à la recherche est éparpillé dans des réalisations de seconde portée» Entre juillet 2000 et 2002, 540 laboratoires universitaires répartis sur 50 établissements d?enseignement supérieur ont été créés. Cependant, seulement 2 entités de recherches ont été créées ce qui est insuffisant. Lorsque les autorités ont décidé de lancer la loi-programme de 98/11 il était prévu d'atteindre 1% du PIB national dans les cinq ans à venir pour la recherche. Or, à ce jour non seulement «on n?a pas atteint ce stade, mais on a régressé», déplore-t-il. «On tourne autour de 0,18%, ce qui est peu» «Au début, il était question de fournir à la recherche 144 milliards. Or, cette décision n'a pas été pas respectée», déplore un autre chercheur. «On transforme la recherche en sous-secteur, alors que d'autres pays développent leur recherche pour atteindre un stade avancé», estime-t-il citant l?exemple de la Corée du Sud l'Inde, le Pakistan, l'Afrique du Sud, qui ont injecté de grandes sommes dans la recherche, et qui, maintenant, en récoltent le fruit. Même si notre recherche est à un stade embryonnaire, elle doit être encouragée car c'est la clef du développement. Aujourd'hui, les chercheurs se sentent exclus du cercle de décision de la politique de développement du pays, notamment, les dossiers d'actualité où se joue l'avenir des citoyens. Ainsi, dans des dossiers brûlants tels que celui des privatisations, l'agriculture, les axes de développement, aucun chercheur n'est associé. Ce qui caractérise davantage cette régression, selon le syndicaliste, ce sont toutes les décisions non respectées. «La loi-programme de 98/11 avait annoncé la création d'organes permanents qui doivent prendre en charge la recherche nationale, malheureusement, à ce jour, aucun organe n'est créé», estime M. Smati. Idem pour le conseil national scientifique qui devait lancer et façonner la politique en matière de recherche avec des objectifs clairs. «Ce conseil n'a tenu aucune réunion depuis sa création.» Il est évident que certains cercles ne veulent pas que le pays engage une quelconque politique de sortie de crise.