Le colonel Xavier Gariel, commandant de bord de la frégate de la marine française, La Motte-Picquet, a précisé, lors de la conférence de presse qu'il a organisée hier, à bord de son vaisseau, que le partenariat d'exception envisagé par les deux pays - l'Algérie et la France - dans le domaine militaire et sécuritaire vient d'être mis à exécution. « Nous considérons notre visite comme un passage à l'acte de la volonté des politiques de renforcer la coopération entre les deux pays. » C'est la déclaration forte de l'officier supérieur de la marine française avant d'ajouter que l'enjeu reste centré « dans l'ensemble de notre coopération » sur la sécurité en Méditerranée et la lutte contre le terrorisme « qui nous concerne tous ». « Sur le plan de la marine, il faut savoir travailler ensemble pour contrôler la navigation et savoir ce qui se passe sur la mer, espace qui est évidemment utilisé par les terroristes », a-t-il soutenu tout en attestant que cette mission est de « longue haleine » et qu'elle nécessite « de nombreux moyens sur la mer ». M. Gariel a ajouté que la présence sur cet espace doit être « permanente » et a même précisé que l'Otan a établi un certain nombre de procédures communes « qui nous permettront de travailler en mer, de se parler, de communiquer et de s'informer mutuellement ». Tout en rappelant que « la reprise très forte » de la coopération entre les deux nations intervient suite aux visites mutuelles des deux chefs d'Etat, Bouteflika et Chirac, des ministres et des chefs d'états-majors des deux armées, le colonel Xavier Gariel a précisé que la convention de coopération de 1967, mise à exécution en 1968, est actuellement à l'étude au niveau des états-majors des deux armées, et ce, pour une « remise à jour ». « Je pense qu'après de nombreuses années il est temps de la remettre à jour », a-t-il indiqué. Michelle Alliot-Marie, ministre française de la Défense, a, lors de sa visite à Alger en juillet dernier, indiqué que les accords de coopération militaire entre les deux pays « en préparation » n'exclueront aucun domaine dans la mesure où ils sont destinés à définir le cadre d'un « partenariat militaire d'armement et stratégique ». Mme Alliot-Marie, qui s'est réjouie de son entrevue avec le chef de l'Etat, a laissé entrevoir une possibilité de mener des exercices militaires conjoints et de lancer une coopération dans les domaines de la formation, du renseignement, des échanges d'expériences et de la lutte contre le terrorisme. Quoi qu'il en soit, des manœuvres tactiques conformément aux normes internationales de l'Otan, et durant lesquelles seront utilisés un bâtiment d'escorte et de lutte anti-sous-marine et un bâtiment lance-missiles, auront lieu demain juste après l'appareillage du navire français. Cette escale qui marque le retour d'un bâtiment de la marine française après trois années d'absence est la troisième activité entre les forces navales algériennes et la marine française après celle du 15 août 2004 qui a vu l'Algérie prendre part, avec trois bâtiments, à la revue navale de Toulon (France) et à celle de l'EuroMarfor (European Maritime Forces) conduite par les forces navales françaises en septembre dernier à Alger.