La réception qui a eu lieu dans la soirée de ce samedi a été un espace convivial pour briser définitivement la glace. La frégate française La Motte-Picquet est en mouillage au port d'Alger pour une durée de trois jours dans le cadre de l'intensification de la coopération entre les armées algérienne et française d'une part, et avec l'Otan de l'autre. La très charmante réception qui a été offerte par le commandant de la frégate, le capitaine de vaisseau Xavier Gariel, a été l'espace idoine pour « briser la glace » entre les forces armées des deux pays. Etaient même présents des officiers français nés en Algérie, connaissant bien les us et coutumes de notre pays. Les officiers de marine algériens et français ont également profité de cette rencontre, hors cadre officiel, pour échanger les impressions, les expériences mais aussi pour se raconter les mille et une anecdotes et histoires qui ne manquent pas d'arriver aux marins au long cours. C'est donc, par-delà le caractère protocolaire, mais aussi les manoeuvres prévues entre les deux troupes, le côté «humain» qui a prévalu lors de cette soirée à laquelle ont pris part de nombreux officiers et hommes de troupes, ainsi que beaucoup d'ambassadeurs, d'attachés militaires et de responsables de la presse nationale et internationale. La France, qui refuse de faire les choses à moitié quand il s'agit de sa coopération avec l'Algérie depuis qu'elle a décidé de conduire ses relations avec nous vers le «niveau d'excellence» selon les propres termes du président Chirac lors de sa visite d'Etat à Alger, a choisi un vaisseau qui porte le nom de l'un de ses plus prestigieux marins de tous les temps. Il faut dire que, sur ce chapitre, notre pays n'a pas à rougir après avoir longtemps régné en maître absolu sur tout le bassin méditerranéen. La Motte-Picquet, afin de n'être jamais oublié des marins actuels, garde son buste bien en évidence à bord du bâtiment de guerre. Il a déjà donné son nom à deux navires, le premier en 1859 et le second en 1924. De son vrai nom Toussaint Guillaume, comte Picquet de la Motte, connu sous le nom de La Motte-Picquet, il a rendu d'insignes services à la flotte française entre les XVIIIe et XIXe siècles pendant les 45 ans où il a sillonné les mers, accomplissant de hauts faits d'armes salués par tous, y compris par ses adversaires. Il convient de signaler que cette visite, qui n'est pas la première du genre, en annonce d'autres, de bien plus grande importance en prévision du rôle de premier ordre que devra jouer notre pays dans le cadre du maintien de la paix dans la rive sud de la Méditerranée, mais aussi dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans la bande sahélo-saharienne.