Des contrebandiers marocains, dont le nombre est indéterminé, se sont attaqués, au courant de la semaine dernière, aux éléments des gardes-frontières positionnés à Sidi Djillali, au sud de la wilaya de Tlemcen. Surpris par les militaires algériens alors qu'ils convoyaient des produits frauduleux à destination du territoire national, les sujets de Sa Majesté ont pris la poudre d'escampette en direction du sol chérifien. Une fuite qui aurait été compréhensible si les trafiquants ne s'étaient pas adonnés à toutes sortes de provocations, une fois la frontière franchie de quelques mètres. Selon nos sources, les provocateurs tentaient de jouer sur le moral des gardes-frontières (très corrects et impassibles) dans le but de les attirer sur leur territoire avec des intentions inavouées. A ce moment-là, curieusement, des éléments du Makhzen sont intervenus à leur tour pour invectiver violemment les soldats algériens. Les conséquences auraient été graves n'eussent été la patience et le calme olympien de ces derniers. Bien que verbaux, comme le soulignent toujours nos sources, les accrochages auraient dégénéré par la suite en faisant un blessé, atteint par balle au genou, au sein des contrebandiers. Un aboutissement malheureux qui a « départagé » les belligérants. Cet incident, survenu dans la zone steppique de cette région, n'est pas le premier : avant le Ramadhan, un citoyen algérien résidant sur la bande frontalière, dans la daïra de Bab El Assa, à 90 km de Tlemcen, a été aspergé d'essence par des contrebandiers marocains sur le tracé frontalier. La victime a été brûlée au troisième degré et a failli passer de vie à trépas dans des conditions effroyables, n'étaient son évacuation en urgence à l'hôpital de Maghnia et les soins intensifs qui lui ont été prodigués. Depuis que les relations entre le royaume chérifien et l'Algérie sont perturbées, des scènes de provocation sont enregistrées dans les localités frontalières. Il semble que nos voisins, en dépit de tous les conflits qui les départagent, n'aient pas admis le fait que les autorités algériennes « cadenassent » leurs frontières. Rappelons, cependant, que des citoyens algériens ont également été tués, dans des conditions troubles, sur les lieux et dans la commune de Zouïa, il y a six mois de cela.