La direction envisage de faire du transport un facteur de développement économique et social, mais les communes ne jouent pas le jeu. L'anarchie semble s'être installée avec des infrastructures saturées et un parc dispersé. Plus d'une centaine de bus, mini-bus et autocars assurent quotidiennement le transport de quelque 60 000 passagers de Annaba à partir des stations Souïdani Boudjemaâ (El Hattab) et Kouch Nourredine vers différentes destinations intra et extra-urbaines. Après avoir développé l'offre du transport des voyageurs, la direction de ce secteur envisage, très sérieusement, de faire de celui-ci un facteur incontournable de développement économique et social. Elle n'a malheureusement pas été suivie par les 12 communes, uniquement intéressées par la location des gares routières, abribus et parkings. L'anarchie semble s'être installée avec des infrastructures saturées et un parc dispersé. Les nouvelles acquisitions se comptent sur le bout des doigts. En dépit d'une demande allant crescendo, la situation s'est aggravée avec le non-respect, devenu une évidence, des horaires de travail, et la perte de temps qu'engendre ce type de transport sans distinction de destination. A ce sujet, Nabil Bouzidi, un fonctionnaire, usager des transports en commun dira : « Il est plus qu'urgent, pour la direction du transport, d'établir un vrai schéma de desserte inter et extra-urbain avec une vision spatiale, résolument moderne, adaptée à la demande des usagers. Ce qui n'est malheureusement pas le cas jusqu'ici. Ce schéma doit prendre en charge la création de parkings et d'établissements de relais à proximité des gares. Ainsi, une étude sur la confection d'une carte abonné, appelée à offrir au voyageur l'avantage de la continuité et de la simplicité lors de ses déplacements, devrait être également engagée ». Selon de nombreux citoyens, notamment ceux riverains de la gare routière El Hattab, l'urgence se situe aussi dans la nécessité de chercher et de trouver un appel d'air à l'engorgement endémique de la ville, à sa pollution et aux difficultés des transporteurs à disposer de lignes et d'aires de stationnement. Nos interlocuteurs ont souligné, de la manière suivante,les comportements condamnables des receveurs et conducteurs de bus : « Le secteur du transport urbain à Annaba est dans un état lamentable. Il n'y a pas de respect des fréquences, du confort, de la coordination, et encore moins de complémentarité entre les principaux animateurs. Aux comportements condamnables des conducteurs et des receveurs munis d'armes blanches, servant à imposer leur loi, s'ajoutent la saleté et la vétusté des véhicules qui, pour la plupart, ne répondent pas aux normes ». C'est pourquoi, les usagers préfèrent les bus de l'entreprise de transport de Annaba (ETA). Heureusement que ces derniers ont sauvé la mise en s'impliquant dans toutes les destinations desservies.