Le médecin avait jugé que la patiente pouvait, sans risque pour sa santé, rejoindre son domicile, en avait fait la prescription et la déclara sortante du milieu assisté où elle avait été maintenue. Une autre famille, qui s'apprêtait à accueillir un heureux événement avec la naissance d'un enfant au sein du couple, vient d'être endeuillée par la disparition tragique de la mère ravie à l'attention des siens après sa parturition qui s'est, dit-on, passée sans encombre avant l'apparition de complications fatales qui emporteront ses derniers souffles. Admise à la maternité de l'hôpital Mohamed Boudiaf, dès les premiers malaises annonçant sa délivrance prochaine, la victime B.O, âgée de 32 ans, sera soulagée dans des conditions tout à fait normales d'une gestation primipare qui s'était déroulée sans difficultés et gardera son lit de convalescente vingt-quatre heures durant, le temps nécessaire à son observation par le médecin traitant. Ce dernier, jugeant après ce laps de temps que la patiente pouvait, sans risque pour sa santé, rejoindre son domicile, en fit la prescription et la déclara sortante du milieu assisté où elle avait été maintenue. Les Procès se multiplient Revenue à son foyer, son état s'était brusquement dégradé et elle fut découverte par son époux gisant à l'intérieur d'une pièce où, prise d'hémorragie qui la vidait de son sang, elle tomba en syncope. Transportée une nouvelle fois vers les services d'obstétrique, elle rendra l'âme avant d'en franchir le seuil cette fois. Estimant que la décision du médecin de mettre la souffrante sous soins externes n'était pas judicieuse et que quelque part la malade avait été négligée, le mari devenu veuf pour la deuxième fois en une année, a déposé une plainte auprès du Parquet. La réputation du service de maternité est ainsi mise à mal par des procès à répétition et, de l'avis unanime, assimilée à un mouroir où les décès post opératoire ont atteint un seuil alarmant.