A Monsieur le président Abdelaziz Bouteflika, L e 23 janvier dernier vers 10h, on m'informait que mon petit-fils, élève d'un CEM situé sur les hauteurs d'Alger, était souffrant, je devais aller le chercher. Très vite, un peu affolé, je me rendis sur les lieux. La personne préposée à la porte de l'établissement me fit entrer. De là, j'apercevais mon petit-fils et j'essayais de comprendre ce qui se passait. Au même moment, une voiture occupée par un chauffeur et une dame se présentait devant le portail pour sortir du collège. La préposée à la porte me demanda de dégager le passage, ce que je fis aussitôt, mais avec la lenteur d'un octogénaire, angoissé de surcroît. Etais-je trop lent ? La dame descendit de la voiture et m'asséna une gifle magistrale qui me laissa tout étourdi — avec en plus une plaie de la lèvre et une dent de mon appareil dentaire cassée — dans les heures qui suivirent. Reprenant mes esprits, mais immédiatement ceinturé, je n'ai pas pu répondre à cette agression inattendue, soudaine et gratuite. Pourtant, je vous l'avoue, psychologiquement, cela m'aurait fait le plus grand bien. La voiture partie, j'ai demandé : « Qui est la personne qui vient de me gifler ? » « C'est la directrice », m'a-t-on répondu. J'en suis resté abasourdi ! Etourdi d'abord, abasourdi ensuite, la conclusion de ma réflexion m'a laissé complètement anéanti. Monsieur le Président, sommes-nous à ce point démunis d'enseignants valeureux pour promouvoir une personne au comportement affligeant ? La violence de sa gifle bien ajustée me laisse supposer qu'elle n'est pas une débutante en la matière. Et que dire de son mépris de la personne humaine... Quelles valeurs peut-elle transmettre aux enseignants et aux élèves dont elle à la charge ? Pourtant, sa fonction relève bien d'un ministère appelé « éducation nationale », dénomination parfaitement claire. Je me demande alors quels sont les critères de sélection retenus par les responsables des promotions... Cela me laisse pensif quant au devenir de ce pays pour lequel tant d'hommes et de femmes se sont sacrifiés. Nos enfants, citoyens de demain, méritent bien mieux. La mémoire de nos anciens aussi. Je compte sur vous, Monsieur le Président, pour mettre plus de rigueur dans cette institution afin que le rêve, chèrement payé par nos prédécesseurs, ne soit pas confisqué et devienne réalité. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération. G. Illoul Ancien chef de service de gastro-entérologie à l'hôpital Mustapha d'Alger Ancien officier de l'ALN