Dans une déclaration, des syndicalistes d'Algérie Poste mentionnent : « La décision du limogeage du directeur des ressources humaines est révélatrice du désarroi dans lequel se trouve l'autorité supérieure d'Algérie Poste. » Les représentants de toutes les sections syndicales de la wilaya d'Alger et de certaines wilayas limitrophes, telles que Boumerdès, Tipaza, Tizi Ouzou et Bouira, d'Algérie Poste ont empêché hier la passation de consignes pour l'installation d'un intérimaire en remplacement du directeur des ressources humaines Zerarga Omar qui a occupé ce poste depuis la création d'Algérie Poste (2002). Ils considèrent que cette décision prise par Ghania Houadria, directrice d'Algérie Poste, n'est pas légale, car le DRH a été nommé par arrêté ministériel et ne peut être démis de ses fonctions que de la même manière (arrêté ministériel). Dans une déclaration des syndicalistes d'Algérie Poste de la Fédération nationale des travailleurs de la Poste et des TIC/UGTA de la wilaya d'Alger, reçue à la rédaction, les syndicalistes mentionnent à cet effet : « La décision du limogeage du directeur des ressources humaines est assez révélatrice du désarroi dans lequel se trouve l'autorité supérieure d'Algérie Poste. Nous sommes en droit de nous demander si, pour de sombres desseins, il n'y a pas une action de diversion, au mieux un décalage de priorité. On n'attend pas cinq longues années pour évaluer un très proche collaborateur auquel on a confié jusque-là l'intérim de la direction générale de l'entreprise. Ou bien est-ce tout simplement la conjoncture qui a fait que ce DRH soit un potentiel prétendant à la direction de l'entreprise qui dérange, même si c'est dans l'éventualité d'un départ à la retraite de l'actuel dirigeant. » Et de préciser que cette action se veut « un message clair en direction des premiers responsables de l'entreprise, des autorités supérieures de l'Etat et de l'opinion publique pour qu'Algérie Poste soit véritablement reprise en main et que cessent ces tractations de bas étage ». Les syndicalistes dénoncent aussi « les détournements d'argent qui ne cessent de porter atteinte à la santé financière d'Algérie Poste et à l'économie nationale ». Confiance ébranlée Il faut dire que depuis la demande de départ à la retraite de Ghania Houadria qui est revenue sur sa décision et l'ultimatum accordé par Boudjemâa Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, les rapports entre eux ne seront plus les mêmes. La confiance est ébranlée et rien n'est plus comme avant. Lors de la récente visite de travail au complexe de Birtouta, les présents ont relevé qu'il y a eu moins de synergie. Au sujet des détournements observés dans certains bureaux de poste, M. Haïchour a souligné à maintes reprises qu'Algérie Poste comptabilise actuellement 400 inspecteurs contre 70 avant la création de cet établissement et que l'indice de détournement par rapport aux fonds manipulés a baissé de 50% en 2007. Donnant l'exemple de ce qui s'est passé dans l'agence de Chéraga à Alger, le ministre a avoué que cette situation a prévalu depuis 2003. Investie d'une mission de service public, la poste est aussi soumise à des performances commerciales et à des exigences de rentabilité en tant qu'entité économique opérant sur un marché de plus en plus concurrentiel. Si Algérie Poste s'est engagée à améliorer les délais d'acheminement du courrier et du colis, il n'en demeure pas moins que la réorganisation de bout en bout de ce segment n'a pas encore eu les résultats escomptés. Le courrier accéléré international en Algérie est un marché qui va grandissant en volume avec la libéralisation de l'économie et l'installation d'entreprises nouvelles mais la première place du marché revient à l'opérateur dominant DHL. Algérie Poste est totalement absente bien qu'on parle de la filialisation de ce segment d'activité depuis 2005. Cependant, jusqu'à présent, on ne voit rien venir : au contraire, le volume d'activité dans le courrier express tend à diminuer de façon alarmante.