L'affaire de La Baigneuse du Jardin d'Essais d'El Hamma passe aujourd'hui au niveau de la cour d'appel d'Alger. Présentée faussement comme la copie de la sirène du port de Copenhague, au Danemark, cette statue a fait l'objet d'un vol opéré par un entrepreneur qui avait la charge des travaux de réfection au niveau du jardin botanique d'El Hamma à Alger. Elle a été retrouvée dans la maison de l'épouse d'un ancien ministre qui l'a achetée au prix fort pour décorer son jardin. Dans cette affaire, c'est le vétérinaire du zoo qui portera une grande partie de la responsabilité. Arrêté par les services de police, il a dû passer près de cinq mois de détention préventive avant de retrouver la liberté à la suite d'un procès qui lui a valu un an de prison avec sursis au même titre que le voleur. Le vétérinaire a été condamné en vertu de l'article 160 du code pénal qui stipule que « quiconque qui volontairement détruit, abat, mutile ou dégrade des monuments, statues, tableaux ou objets d'art quelconques placés dans un musée ou autres édifices ouverts au public (...) est condamné à un emprisonnement de deux à cinq ans ». Mais dans cette affaire, la statue, et contrairement à ce qui a été déclaré par les autorités, n'a rien à avoir avec une œuvre d'art et ne porte aucune égratignure ou traces de dégradation. Ce qui fait tomber totalement l'accusation portée contre le vétérinaire. Aujourd'hui, le procès en appel fera certainement la lumière sur cette affaire qui s'est transformée en véritable feuilleton qui a privé de liberté et bafoué la dignité d'un des rares spécialistes de la faune sauvage en Algérie.