Une délégation parlementaire s'est déplacée hier sur les lieux de l'accident ferroviaire survenu il y a quinze jours dans un tunnel des gorges de l'ex-Palestro. Les représentants de la commission de transport de l'APN sont allés s'enquérir de l'état d'avancement des travaux de réhabilitation de cet important axe ferroviaire liant l'est au centre et à l'ouest du pays. Une source sûre nous a appris hier qu'une entreprise française (Razel) est en train d'intervenir dans le tunnel afin de le dégager et de permettre le lancement des travaux de sa réhabilitation. L'intervention se fait à partir des deux entrées du tunnel, à l'aide de wagons, vu que l'endroit est inaccessible par tout autre véhicule ou engin. Notre source indique que l'entreprise est en train d'effectuer des travaux de décapement des parois afin de les colmater. Les intervenants font bien sûr sortir les tas de gravats qui ont pratiquement bouché le tunnel suite aux explosions provoquées à l'intérieur à cause de l'incendie qui s'est déclaré dans les wagons de transport de carburant. Cette semaine, il était encore nécessaire aux équipes intervenant sur les lieux de continuer les efforts de refroidissement afin de se faciliter la tâche. Les difficultés sont telles que l'on n'a pas encore retiré le reste du train de l'intérieur du tunnel. Aucune avancée notable n'est réalisée jusqu'à hier. Un responsable proche du dossier nous a indiqué hier qu'il était impossible d'avancer des délais vu que l'on procède par tâtonnement et que l'on n'a pas encore mesuré la gravité des dégâts et le volume des agrégats à dégager. Comme la semaine dernière, à la direction de la SNTF, que nous avons joint par téléphone, il n'y avait personne pour nous donner des explications. Tous les responsables censés être au courant de ce qui se fait étaient « absents », nous disait-on. Comme si l'entreprise ne se devait pas d'avancer des explications à ses clients au moins, car le transport ferroviaire entre la capitale et l'est du pays est carrément à l'arrêt depuis 15 jours. Il n'y a que cette voie qui relie l'Est algérien au Centre, laquelle voie a été réalisée pendant l'occupation française, faut-il le rappeler. Aucune indication n'a été donnée par les pouvoirs publics ni l'entreprise sur les pertes économiques subies ou à subir à cause de cet accident, ni sur ses retombées sur l'approvisionnement des wilayas de l'Est en carburant surtout. Cependant, aucune autorité ne semble à même d'assurer un suivi ou une étude précise pour tenir l'opinion publique et les usager informés de ce qui se passe. Sabotage ou simple accident ? La question reste posée. La SNTF a parlé d'une « erreur humaine » à la gare de Lakhdaria d'où était partie la locomotive qui a percuté le train qui se dirigeait vers l'est.