Après plusieurs mois de tergiversations, le wali de Constantine vient de sceller le sort des ferrailleurs du site de Guettar El Aïch, dans la commune d'El Khroub. Dans un arrêté, portant le n°416, daté du 13 mars, le wali a décidé le gel, à partir du 15 mars, de toutes les activités de vente de ferraille au site précité pour le transférer vers la région de Douames dans la commune de Aïn Abid, située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Constantine. Démarche qui s'appuie sur un arsenal de législations, notamment celles relatives à la gestion et l'organisation des biens fonciers de l'Etat, mais aussi sur le sacro-saint principe de l'utilité publique, sachant que la wilaya de Constantine souffre d'un manque crucial de poches foncières, à une période où d'importants projets attribués restent en attente de terrain d'assiette. Le site, situé dans la région de Guettar El Aïch, sur la RN79, à quelques kilomètres de l'aéroport Mohamed Boudiaf, à la sortie sud de la ville, semble être le lieu que le wali a retenu comme emplacement idéal pour abriter le futur complexe sportif, inscrit officiellement et pour lequel l'Etat a réservé une enveloppe de 17 milliards de dinars. Il est utile de noter que la décision du wali fait surtout suite à une première note datée du 12 juin 2006, dans laquelle le premier responsable de la wilaya a mis en place une commission de suivi de l'opération de transfert des activités vers la nouvelle zone de Douames. Cette dernière, qui a vu l'aménagement durant près de deux années d'une superficie de 70 ha, aurait coûté, selon une source de la wilaya, une enveloppe de 70 MDA (millions). Hier, un climat de vive tension régnait à Guettar El Aïch, surtout après l'annonce de l'arrêté du wali et la possibilité de recourir à la force publique en cas de refus d'évacuation des lieux. Parmi les plus récalcitrants des ferrailleurs, dont le nombre est estimé à 24, soutenant toujours être titulaires d'attribution en bonne et due forme, le maître mot reste le recours à la justice dans une affaire qui risque de faire des dégâts, surtout que les concernés réclament leurs droits à une indemnisation conformément à la réglementation.