Après plusieurs mois de silence, l'affaire connaît de nouveaux rebondissements. Entre mise en demeure des autorités et riposte des ferrailleurs, le dialogue demeure toujours absent. Depuis le premier contact entre les deux parties, au mois de mars 2006, au palais de la culture Malek Haddad, l'affaire de la délocalisation de la ferraille de Guettar El Aïch a pris les allures d'un feuilleton à rebondissements, marqué par des périodes d'accalmie. Interrogé lors de l'émission télévisée, Forum, diffusée à partir de Constantine au début du mois de mars, le wali a fait savoir que le dossier est définitivement clos et que les concernés, taxés d'occupants illégaux des terrains situés à proximité de la RN79 sur la route de Batna, devront se conformer à la loi et évacuer les sites appartenant à l'Etat. La décision du wali, prise lors de la dernière réunion de l'exécutif, d'entamer l'opération de délocalisation à partir du 15 mars, a été précédée de mises en demeure publiées dans certains quotidiens, sommant les ferrailleurs de rejoindre les lots de terrains qui leur auront été réservés au nouveau site de Douames, situé dans la commune de Aïn Abid. La réaction de ces derniers ne s'est pas fait attendre, puisque les concernés nous ont affirmé hier qu'ils ont rejeté la proposition de l'agence foncière de la wilaya, qui leur a été adressée sous forme d'invitation en date du 2 mars dernier. « Nous avons envoyé à l'agence foncière, sous pli recommandé, toutes les invitations dans lesquelles nous avons clairement mentionné notre refus catégorique de nous déplacer au site de Douames, comme nous avons signifié au wali que nous n'avons aucun lien avec cette agence, et nous refusons de traiter avec son responsable », déclarent les représentants des ferrailleurs, qui n'ont pas manqué de nous présenter la liste de 75 propriétaires des lots au niveau du site de Guettar El Aïch lesquels ont opposé leur refus. Ces derniers réfutent toujours la version, longtemps véhiculée par les autorités locales, relative à la légalité des attributions en leur possession. « Nous avons des attributions signées par le P/APC de Constantine, lors de notre dernière délocalisation du site d'El Guammas en 1977 au profit de 25 ferrailleurs », disent les représentants, et de poursuivre que le nombre des occupants a augmenté après le partage des héritages entre les ayants droit et l'arrivée de nouveaux associés. « Malgré tout cela, nous avons toujours réclamé la régularisation de notre situation, et ce depuis plus de trente ans ; régularisation qui n'a jamais eu lieu à cause d'un litige administratif entre les communes de Constantine et d'El Khroub », affirment-t-ils. Aux dernières nouvelles, on apprendra que les ferrailleurs réunis, lundi dernier, au site de Guettar El Aïch, ont renouvelé leur refus de s'installer au site de Douames. Les concernés, dans un communiqué remis à notre rédaction, ont fait part de ceci : « Les autorités de la wilaya sont les seules habilitées à dialoguer avec nous. L'agence foncière, représentée par son directeur, n'a ni la compétence requise, ni le pouvoir de nous imposer un ultimatum, et nous refusons toute menace et tout marchandage avec cette dernière. Si son souci est d'ordre financier, le notre est celui de la survie de notre activité et surtout le maintien de quelques centaines de postes de travail ». Affaire à suivre.