La baisse de la valeur du dollar par rapport à celle de certaines monnaies et plus particulièrement l'euro pose le problème de la valeur des recettes d'exportation pour un pays comme l'Algérie qui tire ses principales ressources en devises des exportations d'hydrocarbures facturées en dollar US. Les achats faits en euro coûtent plus cher que ceux faits en dollar. Récemment encore, des chiffres officiels indiquaient que près de 60% de nos achats sont faits en euro. Au début des années 2000, les achats en euro totalisaient près de 70% de nos importations. Ce recul enregistré est dû au fait que les achats commencent à s'orienter vers des zones où les produits sont moins chers, car facturés en dollar US. La libéralisation du commerce extérieur permet aux acteurs de moduler leurs opérations en fonction de la valeur de la monnaie. Toutefois, ce recul de la valeur du dollar s'équilibre avec la hausse du prix du pétrole. L'effet des chiffres qui grimpent s'annule par l'effet de la valeur de la monnaie qui baisse. Si on retourne un peu en arrière, lorsque la valeur du dollar était proche de celle de l'euro, le baril de pétrole valait autour de 24-25 dollars. Six ans après, le prix du baril de pétrole a été multiplié par 3 ans environ si on prend la moyenne de toute l'année 2007. Pour 2008, les prévisions indiquent une moyenne supérieure de 10 dollars environ à celle de 2007, soit environ 85 dollars le baril. Cet effet multiplicateur des chiffres ne se reflète pas sur la valeur des recettes en termes de pouvoir d'achat. Si par un jeu de conversion on analyse la valeur réelle des recettes des exportations pour un baril à 25 dollars avec la valeur des recettes des exportations pour un baril à 77 dollars ou 85 dollars, on constate que le gain en matière de pouvoir d'achat est multiplié par environ deux fois et demie. Ce qui n'est pas rien, même si les chiffres qui s'affichent quotidiennement sur les marchés pétroliers suggèrent une valeur plus importante qui serait de 4. Si l'on ajoute à ce facteur la hausse de certains produits sur le marché international et qui constituent un chapitre important dans nos dépenses d'importation, on peut conclure que la hausse du prix du pétrole est fictive. La valeur du dollar pourrait encore baisser dans les jours à venir. Vendredi, il fallait 1,56 dollar pour un euro, un record historique pour la monnaie unique de l'Union européenne dont la valeur lors de son lancement n'était pas éloignée de celle du dollar.