« L'Algérie a établi une stratégie pour la promotion de son tourisme », a soutenu Cherif Rahmani, se voulant convaincant et précis, vendredi, en marge du Salon du tourisme de Paris. Le rétablissement de l'image de l'Algérie est le premier volet de cette dynamique. La tâche, pour ne pas dire difficile, devra être soutenue tant la question sécuritaire reste prégnante. Paris. De notre bureau Devant de nombreux journalistes de la presse nationale et internationale, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a développé les grands axes de la dynamique algérienne en matière de développement du tourisme. Il s'agit en premier lieu d'améliorer l'image de l'Algérie, altérée par le terrorisme de la décennie écoulée. Un plan marketing a été conçu pour améliorer cette image, a indiqué le ministre. Et d'évoquer un projet de réalisation de la Maison Algérie qui sera un baromètre, un observatoire. « C'est une question de médiatisation. » « Audit France et la Maison France nous accompagnent. » Récurrente, la question de la sécurité a fait l'objet d'interrogations de plusieurs journalistes. Cette image est difficile à enlever, a-t-il été dit. « Le terrorisme est derrière nous. Nous sommes sortis de cette période difficile », a soutenu le ministre. « Il est essentiel d'aborder frontalement cette question » et de faire remarquer qu'il y a « une sorte d'évaluation inexacte de la situation de l'Algérie ». « Nous avons tiré profit de cette situation, des réformes ont été entreprises, le système sécuritaire a été réajusté, nous avons intégré la dimension terroriste. » « Nous essayons de montrer les faits comme ils sont, de les circonscrire là où ils se produisent. » « Les médias ont aussi ce rôle de dire les faits et la réalité pour donner une image fidèle. C'est un problème d'équité que de dire cela, nous n'aurons pas un langage démagogique. » « Ce n'est pas le risque zéro. » « La menace terroriste peut se produire à n'importe quel moment, dans n'importe quel coin du globe. » « La question du risque terroriste est légitime, mais à côté, il y a d'autres risques : écologiques, sanitaires… », a encore dit Cherif Rahmani. Informer, communiquer. C'est le leitmotiv incontournable. Un autre axe consiste à adopter une démarche sélective dans le développement du tourisme en se focalisant sur certaines parties du territoire. Sept produits d'excellence ont été retenus, a signalé Cherif Rahmani. Un autre axe concerne l'articulation de la chaîne touristique. « Le tourisme, c'est les visas, les transports, l'accueil à bord des appareils et sur les plateformes d'entrée… », a signalé Cherif Rahmani. Il y a aussi l'aspect formation des professionnels du tourisme. Les infrastructures de formation seront renforcées. Outre les trois écoles existantes, sept autres établissements ont été identifiés avec le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. A l'horizon 2015-2020, environ 300 000 personnes seront formées. Deux écoles seront construites, une école d'excellence à Tipaza et la seconde à Aïn Témouchent. Le dernier axe est relatif au financement. Cherif Rahmani a indiqué que son département est un ministère d'accompagnement et de facilitation. « Nous sommes un pays en construction touristique », « un pays entrant qui veut prendre la place qui est légitimement la sienne dans le circuit international » de l'activité touristique, a indiqué Cherif Rahmani. Le gros du marché actuel du tourisme algérien c'est les émigrés avec un nombre avoisinant les 1 100 000 sur 1 670 000 entrées en 2007. « A leur adresse, nous devons assurer des facilitations d'accueil et d'investissements dans l'activité touristique pour ceux qui le souhaitent. C'est le premier marché à fidéliser. » Aujourd'hui, l'Algérie est un pays émetteur de touristes, a signalé le ministre. Dans un premier temps, l'objectif sera de rééquilibrer, et en 2015, pouvoir capter 2,5 millions de touristes. Par ailleurs, à l'horizon 2025, les touristes algériens seront au nombre de 11 millions, il s'agira de capter une partie d'entre eux pour leur donner ce qu'ils vont chercher ailleurs. L'option prise par l'Algérie d'un tourisme de 4e génération intégrant toutes les niches nouvelles et tirant profit des expériences d'autres pays demandera du temps, a prévenu le ministre, ajoutant que l'horizon 2025, retenu pour sa matérialisation, est à décliner au quotidien. A titre d'exemple, il cite le lancement en avril du projet du parc Dounia à Alger, le plus grand parc urbain qui s'étendra sur 500 hectares, a indiqué le ministre. Cet investissement d'un coût de 5,5 milliards de dollars est engagé.