Le groupe terroriste Al Qaïda Maghreb, auteur de l'enlèvement, en Tunisie le 22 février, des deux touristes autrichiens, a repoussé son ultimatum qui devait expirer hier à minuit, a indiqué le ministère autrichien des Affaires étrangères. L'ultimatum « a été étendu », a fait savoir le porte-parole du ministère, Peter Launsky-Tieffenthal, lors d'une conférence de presse. « Nous avons reçu un avis à cet effet. » Cela nous donnera plus de temps dans nos efforts pour garantir la sécurité des otages », a-t-il commenté. M. Launsky-Tieffenthal a précisé qu'il ne pouvait pas fournir de nouveaux détails, afin de ne pas mettre en danger la sécurité des otages ou de ceux qui essaient de les libérer. Concrètement, la décision des terroristes d'Al Qaïda Maghreb de revoir les délais de leur ultimatum pourrait confirmer l'hypothèse que le gouvernement autrichien, acculé par son opinion publique et par les terroristes d'Al Qaïda, a en définitive accepté le principe de négocier pour libérer les otages. Ce revirement peut signifier aussi que les kidnappeurs sont convaincus de l'impossibilité, pour eux, d'obtenir la satisfaction intégrale de leurs revendications (libération, entre autres, de leurs éléments faits prisonniers en Algérie et en Tunisie). A ce propos, l'agence britannique Reuters, citant des sources sécuritaires maghrébines, a fait savoir que Vienne a donné son feu vert pour payer une rançon qui avoisinerait les cinq millions d'euros. Malgré cela, le sort des otages aurichiens demeure toujours incertain. Probablement dans le but de ne pas faire capoter les « discussions », les autorités maliennes ont annoncé de leur côté ne détenir « aucune information » permettant d'affirmer que les deux ressortissants autrichiens enlevés par Al Qaïda Maghreb se trouvent sur leur territoire, démentant ainsi des informations relayées par plusieurs radios locales. Le ministre malien de l'Administration du territoire, le général Kafougouna Koné, a confirmé néanmoins avoir « reçu le diplomate autrichien Anton Prohaska ». L'ancien ambassadeur Anton Prohaska est officiellement arrivé samedi pour « une mission d'information » à Bamako, pays où les ravisseurs et leurs deux otages – Andrea Kloiber et Wolfgang Ebner – ont été localisés, à 150 km de Kidal, selon des informations concordantes. Durant la journée d'hier, des sources locales dans le nord du Mali, où les membres d'Al Qaïda au Maghreb et leurs captifs sont recherchés par les autorités maliennes, ont indiqué que les ravisseurs « sont en contact via plusieurs canaux avec le gouvernement autrichien ». Le chef de la police antiterroriste de la région de Salzbourg (Autriche), d'où sont originaires les otages, Burkhard Vouk, avait signalé dès le 14 mars que des « contacts avaient été établis ».