L'endroit ne s'y prête guère : derrière la station de bus de Boumati, à El Harrach. Enserrée par les bidonvilles d'un côté et les rails de l'autre, se trouve la fourrière canine de Hurbal. L'établissement public n'y a pris pied qu'en janvier 2007, alors qu'il servait auparavant de dépôt de plus de 3000 m². Les agents de cet Epic s'y font et organisent leur travail de sorte que cet espace édifié en 1986 n'a été exploité par les services du CPVA qu'après la fin de la décennie du terrorisme. « L'appréhension des employés n'était que de courte durée. On allait s'installer, mais comme l'époque qui commençait ne s'y prêtait pas, nous étions restés à l'étroit à Ruisseau », insiste Mme Saïdi Bendjaballah, docteur vétérinaire et chef de service de la fourrière canine. Le projet du viaduc lancé à Bir Mourad Raïs a contraint l'entreprise à abandonner l'endroit situé au ravin de la Femme sauvage et à délocaliser ses services vers El Harrach. Le jour de l'installation de Hurbal, ses occupants ont été relogés. Des embrouilles avec les riverains furent légion. « Les résidents des bidonvilles ne voulaient pas de l'incinérateur », assène-t-elle en affirmant que la nouvelle fourrière est plus aérée et des endroits pouvaient être exploités pour l'aménagement d'un espace réservé aux camions. Pour le chef de service, l'équipe de quelque 65 employés est « chouchouté » puisque les équipements ont été étoffés. « De 3 véhicules en 1969, l'Epic qui était intégré au CPVA dispose de 13 camions », relève-t-elle en affirmant que l'établissement ouvre à partir de 7 heures, mais « l'heure sera ramenée jusqu'à 4 heures à partir de mai et juin ». Le hangar central en zinc occupe le gros de l'espace. On y trouve des box pour les chiens répartis suivant des catégories bien définies. Un alignement de cages pour les réquisitions de la police, un autre rayon pour les chiens errants et ceux suspectés de rage ou encore ceux pouvant appartenir à des particuliers. « La police fait la réquisition et nous faisons le déplacement. Les cas abondent, tel ce propriétaire mis en prison pour un délit », relève-t-elle en affirmant que celui-ci peut néanmoins à sa sortie de prison récupérer son animal, mais doit impérativement faire accompagner sa demande de la mainlevée que lui délivre le commissaire ou bien le parquet. Les cages pour les chats sont plus sensibles. « Les chattes gestantes, nous ne les euthanasions pas, nous les laissons mettre bas », assure Mme Saïdi. Pour elle, il serait préférable qu'il y ait des refuges. « Il aurait été souhaitable de placer les animaux en plein air. Le directeur a fait des demandes afin de créer des espaces à l'est et à l'ouest d'Alger. Cela nous permettra de prendre en charge sans que nos équipes soient dans l'obligation de se déplacer sur plusieurs kilomètres, la demande se ferait sur place. L'on reçoit souvent des bergers croisés des races communes et des bâtards, mais aussi des chiens de race », affirme-t-elle.