Les membres de la Fédération nationale des matériaux de construction, bois et lièges se sont réunis hier à la Mutuelle des produits de construction, à Zéralda, pour sortir avec des propositions et dresser un état des lieux de ce secteur au secrétariat général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Les différentes fédérations affiliées à la centrale syndicale avaient été invitées par le secrétariat général de la centrale syndicale à donner leur position concernant le document établi par les services du chef du gouvernement intitulé « Remarques sur la stratégie industrielle au niveau des entreprises publiques ». Ainsi, l'UGTA affûte ses armes pour riposter à la vision du gouvernement relative à l'avenir du tissu industriel public, selon Mohamed Lakhdar Badredine, secrétaire national chargé des affaires économiques et des études. « Le but est de faire exprimer la base sur ce document dont l'UGTA n'a été destinataire que deux jours avant la tenue de la bipartite », a-t-il déclaré à ce propos. Une fois toutes les fédérations consultées, M. Badredine n'a pas exclu l'organisation, probablement au début de l'année prochaine, d'une conférence économique et sociale qui regroupera l'ensemble des syndicalistes tous secteurs confondus pour sortir avec une position commune sur la stratégie industrielle au niveau des EPE. Le syndicaliste a souligné que l'UGTA souhaite que les dossiers soient traités « au cas par cas » et que le gouvernement, qui du reste a affiché une disponibilité au dialogue, soit plus explicite en ce qui concerne la définition d'une entreprise stratégique. Le collaborateur de Abdemadjid Sidi Saïd s'est interrogé sur les critères qui déterminent une telle entité, rappelant au passage que, par le passé, de hauts responsables avaient indiqué qu'il n'existe aucune entreprise stratégique. Pour lui, il est dans l'intérêt des pouvoirs publics d'assainir la situation des entreprises publiques pour qu'elles soient en mesure d'être privatisables et de trouver preneurs. Dans le même ordre d'idées, il a affirmé que la disposition de la loi de finances 2005, qui prévoit la budgétisation des déficits des EPE, était à saluer. D'après lui, les déclarations du chef du gouvernement, selon lesquelles 1200 entreprises seront proposées à la privatisation mis à part les entreprises stratégiques, à savoir Sonatrach, Sonelgaz et la société de transport ferroviaire SNTF, ne veulent pas dire pour autant que le partenaire social a été mis devant le fait accompli. Par ailleurs, les travailleurs du secteur des matériaux de construction se sont prononcés contre « une privatisation sauvage et irréfléchie ». Ils appellent à une classification des entreprises. Ils considèrent en outre qu'« il est dans l'intérêt de tous de garder les cimenteries et le secteur ciment comme étant un secteur stratégique car ces entreprises sont restées productives malgré les années de la décennie rouge ». Il est souligné que la production, malgré ces aléas, n'a pas cessé de croître ou du moins à se maintenir sur le marché national.