La compagnie d'assurances française AXA manifeste un intérêt soutenu et pressant pour une prise de parts dans le marché algérien, un marché qualifié de « solvable », « appelé à être développé », selon Jacques Maire, directeur des relations institutionnelles d'AXA et également en charge de la stratégie et de la supervision des activités de la région Méditerranée. Négociateur au nom d'AXA de l'accord algéro-français sur le contentieux assurance, signé le 7 mars à Paris par Karim Djoudi et Mme Christine Lagarde, Jacques Maire a développé, lors d'un petit déjeuner de presse, les ambitions et projets de sa compagnie en Algérie. La convention du 7 mars formalise au plan juridique le transfert actifs/passifs en matière d'assurances entre les deux pays dont le contentieux remonte à 1966. Le règlement du contentieux normalise aussi les relations entre le Trésor algérien et les compagnies françaises et marque ainsi la reprise des relations d'affaires entre les deux pays en matière d'assurances. En effet, la loi régissant le secteur des assurances en Algérie (art. 12 du décret du 3 août 1996 fixant les conditions et les modalités d'octroi d'agrément de sociétés d'assurances et/ou de réassurance) impose aux compagnies étrangères « ayant exercé en Algérie antérieurement à l'ordonnance… de 1966 instituant le monopole de l'Etat… d'apurer leurs engagements passés ». Les compagnies françaises deviennent éligibles aux demandes d'agrément sur le marché algérien. AXA a une « vision positive » du marché algérien des assurances, indique Jacques Maire, le considérant comme un « marché solvable », « mais qui n'est pas à la hauteur des besoins locaux, où l'exigence de qualité est très forte ». C'est aussi « un marché difficile, les prix des services sont bas, au-dessous du niveau de rentabilité, les résultats financiers sont faibles ». Mais alors pourquoi cet intérêt exprimé avec insistance ? Pourquoi est-il urgent d'aller en Algérie ? est-il demandé à Jacques Maire. « L'absence d'AXA sur le principal marché du Maghreb est un peu une anomalie. » « Il y a une opportunité d'offre, et c'est un marché qui n'est pas très développé ». Il ajoute que pour AXA il s'agit d'« un investissement rentable à moyen terme ». En un mot, il s'agit d'un marché à fort potentiel de développement, avec des services nouveaux ou peu exploités, comme l'assurance-vie, un service quasiment inexistant en Algérie, et donc à créer. Et la compagnie d'assurances française veut y prendre part. De quelle façon AXA compte entrer dans le marché algérien ? « Tout est ouvert, tout est à faire, notre volonté est d'être en équilibre entre les entreprises et les particuliers. » L'activité de banque-assurance, qui est autorisée depuis novembre 2007 en Algérie, est pour AXA une option possible, voire certaine. « Nous allons en Algérie avec des systèmes de gestion les plus modernes et des niveaux de qualification très élevés », a indiqué le responsable d'AXA. Aussi, l'assurance étant une « une industrie de services et de main-d'œuvre », des emplois seront créés localement. Jacques Maire signale que des experts d'AXA font de la formation spécialisée en Algérie, notamment dans le cadre des programmes MEDA. AXA assistance est implantée en Algérie, notamment dans l'assistance automobile avec la SAA depuis deux ans et dans l'assistance médicale des sites d'exploitation gaziers. Il est à signaler qu'AXA assure les biens (véhicules, habitations, équipement) de particuliers, protège les familles ou collaborateurs d'entreprises en matière de santé et de prévoyance, gère le patrimoine et les actifs d'entreprises de 65 millions de clients dans le monde. En 2007, son chiffre d'affaires était de 93,6 milliards d'euros. Au 31 décembre 2007, les actifs gérés par le groupe se montaient à 1281 milliards d'euros.