Classé parmi les zones d'importance internationale depuis le 2 février 2001, chott El Hodna, alimenté par les eaux des crues de pas moins de 22 cours d'eau principaux, ne semble pas être affecté outre mesure par la sécheresse. Ce n'est pas toute la configuration du chott avec sa surface inondée de 80 000 ha qui s'offre au visiteur, mais un « bras » de ce chott, représentant tout de même un impressionnant plan d'eau s'étalant à perte de vue jusqu'à se confondre avec le ciel. Du coup, on avait l'impression d'être au bord d'une mer dans un pays nordique, n'était-ce ce reflet sombre des monts du Hodna dans ce vaste plan d'eau qui, contrastant avec la blancheur ambiante, offre un tableau grandeur nature sur fond d'espaces steppiques lui conférant une splendeur inégalée. Le spectacle offert au regard du visiteur non averti était vraiment impressionnant non seulement pour sa beauté, mais également par la profusion des eaux en cette période de sécheresse. L'autre particularité, après celle de l'abondance de l'eau en cette période de sécheresse, est celle de la présence exceptionnelle de flamants roses au niveau de chott El Hodna où le dénombrement de cette espèce d'oiseau n'a jamais dépassé les 200 unités. Pas moins de 2300 flamants roses ont été dénombrés en ce mois de mars, nous dira le responsable en charge du dossier au niveau de la Conservation des forêts de la wilaya de M'sila. Ce responsable, expliquant ce déploiement inhabituel de cette espèce au niveau de chott El Hodna, dira : « Cette virée est due probablement au dessèchement des zones humides notamment les Garaâ au niveau de Oum El Bouaghi, parce que, a-t-il ajouté, cette espèce avait fait deux tentations de nidification en 2004 et 2006 en nombre très important. Il semblerai t que presque 5000 unités y ont été observées, alors que, pour cette année, 300 unités seulement l'ont été au niveau d'Oum El Bouaghi, à cause justement de la sécheresse. Le reste s'était après coup redéployé sur chott El Hodna et expliquerait cette virée exceptionnelle au niveau de la région de M'sila, compte tenu du fait que les eaux du chott contiennent les mêmes caractéristiques que celles des Garaâ d'Oum El Bouaghi en tout point de vue, et sur lesquelles se sont rabattus les flamants roses pour la première fois dans des proportions importantes. » Signalons au passage que durant le début du mois de janvier 2008, il a été observé au niveau de chott El Hodna pas moins de 20 000 oiseaux parmi lesquels plus de 2000 flamants roses.