Le Chott El-Hodna et ses fameuses cures d'eau semblent être délaissés ces dernières années. A vrai dire, cette belle source naturelle commence à perdre son éclat, vu les habitants de la wilaya de M'sila qui ont abandonné, depuis quatre ans, une habitude ancestrale qui consistait à recourir aux eaux du Chott El-Hodna, particulièrement celles extraites de la Sebkha de Sidi Ameur, pour soigner les maladies des yeux et de la peau. Selon certains habitués des rives du chott, la croyance aux vertus thérapeutiques des eaux de la sebkha de Sidi Ameur, a pour origine la réputation qui en a été faite par les riverains et qui a fini par attirer des curistes de toutes les régions voisines et même d'Alger. Les mêmes témoins ont observé que l'autosuggestion joue un rôle évident dans cette croyance, confirmée sans hésitation par des curistes qui ressentent toujours une amélioration de leur état, avant de retrouver les mêmes symptômes quelques jours après. Il a fallu attendre les années 1999 et 2000 pour que la commission de wilaya de lutte contre les maladies à transmission hydrique appelle les citoyens à ne plus recourir aux eaux de la sebkha qui peuvent aggraver les affections cutanées ou ophtalmologiques. Usant de ses prérogatives, la même commission a mis un arrêt à l'usage des eaux de la sebkha pour des soins médicaux, après avoir été convaincue des dangers de telles pratiques, confirmées par les médecins des hôpitaux. Ces mesures ont porté un coup à la réputation touristique de la commune de Sidi Ameur qui se trouve du jour au lendemain privée de ses visiteurs habituels alors que certains opérateurs projetaient de réaliser des investissements dans le domaine des services et de l'accueil. Des communes voisines, riveraines de la sebkha, entendaient également suivre l'exemple de Sidi Amer et ont même tenté de faire valoir cette ambition, par "la publicité dans les journaux". Les cures étant désormais du domaine du passé, les communes de la région du Chott El-Hodna entendent cependant exploiter la sebkha pour attirer les campeurs et les vacanciers. Dans les communes de M'cif, Khebana et Sidi Ameur, des opérateurs du tourisme encouragent les vacanciers et les campeurs à profiter de la région pour pratiquer les sports de plein air et prendre des bains de soleil. Des habitants de ces régions se souviennent du temps de la guerre de Libération nationale pour l'indépendance des militaires de l'armée française qui s'adonnaient à ces sports et avaient même aménagés des piscines sur les bords du chott. Les associations à caractère touristique et environnemental organisent des sorties de plein air au bord du chott, en vue de généraliser l'intérêt pour cette région et pour habituer les visiteurs à se rendre sur ces sites. Elles attendent des collectivités locales, de bénéficier de soutien, d'encouragement et d'aide en matière d'infrastructures notamment, piscines, routes, aménagement des aires de camping et autres. A noter qu'en période estivale, la fréquentation des rives de la sebkha diminue quelque peu, surtout dans les parties du chott où l'évaporation a réduit considérablement le niveau des eaux. Il ne reste que les bergers de la région qui connaissent bien les lieux en profitant de l'air pur et des zones ombragées.