Imaginez un pan de glace de deux fois et demie la superficie d'Alger en train de se désintégrer. Selon les images satellites étudiées par le Centre national de la neige et de la glace de l'université du Colorado, c'est ce qui est en train de se passer dans l'Antarctique où 569 km2 du plateau de Wilkins sont en train de se disloquer. La catastrophe avait commencé fin février avec la chute d'un iceberg de 25,5 km de long sur 2,4 km de large. La fonte accélérée des glaces de l'Antarctique – plus de 13 000 km2 de banquise ont déjà disparu en cinquante ans – pourrait, selon certaines projections, faire monter le niveau des océans de 1,40 m d'ici 2100. « Cela aura surtout un impact sur les courants marins, précise Mohamed Senouci, climatologue à Oran et membre du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Or, de la circulation océanique dépend la circulation atmosphérique, et les climatologues s'attendent à des bouleversements dans notre climat d'ici l'an prochain. »